ð Solvej Snorridottir ð PERFECT MEMBER Messages : 23 Date d'inscription : 03/11/2013
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| Sujet: Solvej Snorridóttir - Solvej Dim 3 Nov - 22:04 | |
| Solvej Snorridóttir | | Alias Solvej | ■ Age ● plus ou moins 1500 ans ■ Date de naissance ● perdue dans les limbes ■ Lieu de naissance ● Asgard ■ Nationalité ● Asgardienne ■ Code génétique ● Être de nature surnaturelle ■ Groupe ● Gouvernement
| Psychological profile
Solvej est un être particulier... Un peu comme tout le monde, vous dirais-je. Mais je ne suis pas là pour parler philosophie, loin de là... La demoiselle n'est pas une lumière des plus brillantes. Elle n'est pas forcément bête, mais elle a de ce sang en elle qui la pousse à taper d'abord, et interroger ensuite. Blondinette tout feu tout flamme, elle a peu de patience, surtout en ce qui concerne les hommes. Les évènements, de son point de vue, se dérouleront bien à un moment ou à un autre, qu'ils viennent dans une heure ou dans dix heures, la différence est minime ; les gens, eux, font preuve de mauvaise volonté. Aussi, si elle tente d'apprendre quelque chose à quelqu'un (une passe d'épée par exemple) et que cette personne est un étudiant un peu lent, elle le houspillera, criera, et finalement l'abandonnera à son sort après lui avoir rappelé à quel point sa médiocrité ne fait pas de doute. Elle a été loyale, un jour, envers Asgard et les siens, mais certains évènements ont fait changer la donne. Son aliénation envers Loki a fait passer le domaine des dieux comme secondaire ; aujourd'hui sa loyauté va d'abord au dieu du Mensonge. Elle aime rire, et est plutôt joyeux compagnon : la bonne chaire et le bon vin sont deux amis qu'elle apprécie, surtout partagés avec d'autres Ases. Parfois un peu cynique, elle se prête aisément à l'humour, allant parfois jusqu'au mépris. Elle a une haute opinion des dieux : les humains sont pour elle de chétives créatures qu'il faut protéger ; leur espérance de vie ne joue pas en leur faveur... Un peu vénale, toujours loyale, Solvej maîtrise aujourd'hui le double-jeu qu'elle a plus ou moins initié avec une aisance digne d'un George MacHale... En moins bedonnant.
| Physical profile
Solvej est une Asgardienne, et rien ni personne ne peut s'y tromper. La jeune femme mesure environ un mètre 73, pour un poids de 164 kilos : musclée plus qu'épaisse, on sent qu'elle est plus guerrière que courtisane. Mais ce n'est pas vraiment ce qui rappelle son origine : la fille est blonde, comme la plupart des mèches de ceux qui viennent du Nord ; ses cheveux sont longs et raides, parfois même un peu filasses. Elle les coiffe le plus souvent en un catogan très classique, mais pousse parfois la fantaisie jusqu'à les laisser libres. Ses yeux quant à eux sont gris, du moins le prétend-elle depuis qu'elle a passé plus d'une heure à essayer de les définir, en face de son miroir. N'allez pas croire qu'ils sont exceptionnels ou changeants : c'est simplement une chamaillerie entre elle et ses camarades, qui soutiennent comme Mordicus que ses yeux ne sont pas gris, mais bleu pâle, à l'instar des fiers glaciers des fjords. Solvej, en plus de ces caractéristiques dignes d'une fleur suédoise (vous ai-je mentionné qu'elle à la peau si claire qu'on peut la croire exsangue ?) possède l'aura caractéristique des asgardiens : si chez ses semblables elle n'est guère qu'une femme banale parmi des déesses, chez les humains, elle attire l’œil, sans que vraiment on puisse dire pourquoi. Peut-être est-ce sa démarche, fière et (souvent trop) conquérante ; peut-être est-ce son port, qui témoigne d'une certaine suffisance face à l'humanité ; peut-être est-ce son être tout entier, qui dégage un impression de force confiante... Toujours est-il que Solvej sait qu'elle trouble les Midgardiens, et qu'elle ne juge pas nécessaire de se faire plus petite. Le corps de Solvej ne se révèle que rarement : elle affectionne les armures autant que les drapés amples, à cause certes d'une certaine pudeur, mais aussi à cause de l'aspect parfois décourageant de sa peau. Loin des cicatrices idéalisées que l'on peut voir parfois, celles de la demoiselle sont peu engageantes. Simples traits de chair plus claires que sa peau à certains endroits (le long de sa jambe gauche et à son coude gauche par exemple), elles se trouvent être aussi de la chair boursouflée à d'autres endroits : son dos, la paume de sa main droite... Le passé guerrier de la jeune femme se lit sur sa peau sans problème ; aussi est-il rare de l'apercevoir sans bleus, et ce malgré les pouvoirs de régénération des Asgardiens. Même si elle répugne à amocher sa peau plus que nécessaire, elle a fait preuve il y a quelques décennies d'un élan de coquetterie qui lui a valu un tatouage sur l’omoplate droite : un V stylisé, d'un noir de jais. Quand on l'interroge sur la question, elle se contente de sourire mystérieusement et de dire que ça ne regarde qu'elle. Côté maquillage, rien à signaler : c'est pour elle une perte de temps et de moyens dans une moindre mesure, et on ne l'a jamais vu autrement que peau nue.
| Pouvoirs/aptitudes
Solvej est une Asgardienne liée à Jörd, déesse de la terre, immense, vide et non-cultivée. Par ce fait, outre sa force physique qui lui est attribuée par sa naissance, Solvej possède un pouvoir descendant de Jörd. Elle peut rendre fertile ou aride n'importe quelle terre qu'elle foule de ses pas, en y pensant. Ce pouvoir est subordonné à ses émotions : si d'ordinaire elle le contrôle, il lui arrive de lâcher complètement la bride. Si elle est joyeuse, de petites fleurs pousseront sous ses pas, alors que si elle est en colère, ou triste, c'est l'aridité qui prendra le pas. Elle possède un second pouvoir, qu'elle ignore encore. Elle peut manipuler la terre, l'attirer à elle et la modeler, l'expulser... Ce pouvoir là ne s'est pas encore manifesté, mais sera limité plus tard par la force physique de la demoiselle : que l'on porte 10 tonnes de terre avec les muscles, ou 10 tonnes avec les pouvoirs, la charge énergétique est la même, ou presque...
| Costume
Solvej n'a pas de costume bien précis. La célébrité n'étant pas son but, elle ne s'occupe pas de la façon dont elle s'habille. Néanmoins, guerrière asgardienne oblige, de nombreux éléments reviennent régulièrement dans ses costumes. L'armure, par exemple ! Elle n'en a qu'une seule, qui au final ressort toujours : un haubergeron de maille, qui descend jusqu'à ses genoux (et se fendant dès le bassin pour une liberté de mouvement) ; un plastron épousant ses formes à la perfection ; quelques pièces d'amure qui complètent le tout : épaulettes, brassières... Et bien sûr le casque, celui des gardes asgardiens. Mais elle ne le met que si elle sait qu'il lui sera utile : elle le trouve lourd, un peu inutile, et surtout, il gâche la vision. Le tout complété, bien évidemment, par Järn, son épée à deux mains.
| Histoire
« Quand une épée est suspendue au dessus de sa tête, l'homme se souvient des dieux. » Arkona ~ Zakliatie Snorri Svenson était un garde asgardien de grande qualité : près de 5000 ans avant aujourd’hui, l’Ase parvint à s’élever au rang de capitaine de la garde. Fier et joyeux, il passa les deux semaines suivantes à festoyer joyeusement, riant grassement et pinçant les fesses des serveuses qui passaient le resservir en hydromel. Heidi Talurdóttir était l’une d’entre elles, jolie blonde épaisse mais fort bien proportionnée. Agacée de ces « égards », après plusieurs avertissements elle finit par donner un étonnant coup de plateau sur la tête du goujat. Sonné et aviné, il dû s’absenter et sortir prendre l’air ; la demoiselle, un peu gênée et apeurée –elle venait tout de même de frapper le capitaine de la garde- le rejoignit à l’extérieur. S’inquiétant de son état, elle fut vigoureusement attrapée par la taille et embrassée ; un nouveau coup s’envola, de main celui-là- sous le regard amusé de Snorri, l’auteur du méfait, qui au final n’avait fait que simuler son étourdissement. Un joli brin de femme que voilà… Il l’invita, une fois sobre, à plusieurs reprises. Plutôt singulièrement, la demoiselle accepta. Leurs rendez-vous se multiplièrent, à la lueur des étoiles, sous les lumières vacillantes des bougies, dans la pénombre d’un grenier, et, au final… Ils se marièrent. Well, that escalated quickly. La cérémonie eut lieu en grande pompe, et ce fut un très joli mariage. Snorri et Heidi formaient un couple amusant mais un peu détonnant, qui finit par faire l’unanimité, malgré le calme raisonnable de l’un et le sang chaud de l’autre. En tant que serveuse, la jeune femme reçue une immunité jalousée : on ne taquine, ne drague pas ou ne se permet pas les mêmes choses avec la femme du capitaine de la garde qu’avec de vulgaires concubines ou catins. Et puis, de nombreux siècles après leur rencontre et leur union, enfin, naquit un enfant. Une petite fille, plus exactement, aussi blonde que sa mère. La petite Snorridóttir fut sobrement appelée Solvej, et rejoignit les rangs des Ases. Enfant vive et adorable, elle marcha très rapidement, curieuse de découvrir le monde ; mais ne parle guère ses premières années, se contentant de baragouiner quelques esquisses de mot : les cris et les pleurs suffisaient pour que ses parents la contentent, pourquoi aurait-elle fait un effort ? Ce dernier finit par devenir nécessaire quand elle se perdit à Asgard, à la suite d’une escapade où elle avait faussé compagnie à sa mère. Elle ignorait comment rentrer chez elle… Curieuse, certes, courageuse aussi, mais pas téméraire : ses premiers réels mots furent une phrase construite, lancée à une femme qui passait par là : « Je me suis perdue. Je suis la fille de Snorri Svenson. » La femme pâlie, consciente de qui était la mioche, et attrapa le bambin dans ses bras pour le ramener à la caserne, où elle savait se trouver le fameux Snorri. Éberlué que sa fille lui vienne en courant dans ses bras, il n’eut guère le courage de la punir ou ne serait-ce que de la gronder quand il entendit de la bouche de sa fille sortir une phrase : « J’étais perdue, papa. » C’était si simple, pourtant ! Snorri n’avait qu’à l’esprit que sa fille parlait. Heidi fut moins enthousiaste, punit l’enfant et gronda son mari quant à son manque d’autorité. Alors que Solvej s’éloignait en ronchonnant et chouinant, seul Snorri put voir le sourire radieux de son épouse qui gâchait tout son effet de terreur. Solvej, une fois qu’elle eut atteint l’âge requis, entra comme tous les enfants à l’école. Difficile séparation que celle-ci ! Mais son naturel enthousiaste et sa propension à faire les quatre cent coups, couplés à la célébrité de son père, eurent raison de son appréhension : elle se fit rapidement des camarades, ainsi que deux ou trois amis. En cours, elle n’était pas brillante, mais savait maintenir la tête hors de l’eau. Fainéante aguerrie, son énergie était réservée à son père : celui-ci, avec l’accord maternel bienveillant, avait commencé à montrer à sa fille comment se battre. Le soir, elle avalait rapidement les théories de l’écriture, et sortait en tenue de combat pour s’entraîner au maniement du bâton. La gamine était drôle, proportionnée comme tous les enfants, mais portait une réplique des armures asgardiennes ; ça aurait presque pu passer pour un déguisement. La mère surveillait les petites joutes d’un œil bienveillant, ravie que sa fille ne laisse personne lui marcher sur les pieds : une véritable grain de de femme forte et indépendante. Solvej avait six ans. La vie était simple, alors : des parents aimants, une bande d’amis casse-cou, sans plus. Tout cela continua encore quelques années, avec pour différences notables le « niveau » : l’écriture avait cédé la place à des enseignements plus complexes ; au bâton avait succédé l’épée, la hampe et la hache ; aux petits malins les chefs de gang. Rien d’insurmontable en soin, et les goûts de celle qui était déjà une jeune fille s’affirmèrent : son arme de prédilection devint ainsi l’épée à deux mains, alors qu’elle délaissait les armes moins maniables et moins rapides. Son père s’adapta en conséquence, et la fit s’améliorer encore ; il ajouta à son entraînement l’équitation et la joute montée, le combat à mains nues, et le tir à l’arc. Elle appréciait le contact du cheval, mais quant aux autres disciplines… Sans exceller dans ces domaines, elle se débrouillait. Et, fièrement, son père annonçait qu’elle avait tout pour entrer dans la garde asgardienne. Mais elle était encore jeune, répétait sa mère, elle devait suivre sa propre voie, sans vouloir à tout prix faire plaisir à son père. C’était chose ardue que de démêler les fils de ses aspirations, et Solvej réfléchit longtemps à la question. Elle avait quinze ans et son côté vagabond agaçait ses proches : ses escapades se multipliaient, et l’on disait parfois qu’Heimdall était le seul à pouvoir retrouver l’adolescente. Etait-ce parce qu’il voyait toute créature vivante dans les neufs mondes, ou parce que Solvej passait son temps à arpenter le Bifrost en rêvant de nouveaux mondes ? Sans doute un peu des deux, mais qui sait… Trois ans plus tard, la demoiselle, assagie par un peu d’expérience et beaucoup de récriminations, avait demandé à entrer dans la garde asgardienne. Sa décision était mûrement réfléchie, et fruit de sa propre envie : elle voulait protéger son royaume et son peuple. C’est son père qui vint la voir, alors qu’elle travaillait dans le jardin familial aux côtés d’Heidi, pour lui annoncer la bonne nouvelle : elle avait été retenue ! Solvej rayonna comme jamais elle ne l’avait fait ; hurlant son bonheur, trépignant de joie, elle eut une seconde surprise. En effet, de longues tiges aux fleurs immenses et colorées s’élevèrent dans la terre meuble des environs. Observant avec ravissement le spectacle de son pouvoir dévoilé, la jeune asgardienne se dit que cette journée était sans nul doute le plus beau des jours de sa vie, passée comme future. Fut-elle un jour détrompée ? C’est sans doute une autre histoire. Les choses ne commencèrent pas aussi rapidement qu’elle l’aurait voulu. Les entraînements succédèrent aux entraînements, et furent pour elle l’expérience d’une sérieuse déconfiture. Certes son niveau était plus convenable, certes elle se battait excellemment bien… Mais les prodiges étaient nombreux, et avaient l’avantage pour la plupart de leur sexe ; de plus, le combat était loin d’être la seule chose enseignée aux jeunes recrues. La tactique était pour Solvej une chose un peu abstraite, et elle eut du mal au début à se conformer à tous les ordres qui lui venaient de ses supérieurs. Souvent tentée d’outrepasser les règles, les trouvant stupides, elle se rendait vite compte qu’en tant que fille du capitaine de la garde, on attendait plus d’elle que des autres. Pour ne pas faire honte à son paternel, elle redoubla d’effort ; sa stratégie paya : à force de mettre les bouchées doubles, son niveau augmenta sensiblement, à tel point qu’elle faillit battre son père à une ou deux reprises lors de leurs joutes ludiques. Femme pleinement formée, elle entra sur le champ de bataille près de vingt ans après avoir été acceptée comme recrue. Son grade n’était pas des plus reluisants, mais elle parvint lors d’une anicroche à Niflheim à s’illustrer. Revenant de cet évènement avec le sourire et sa première cicatrice –certaines armes magiques empêchent la régénération des asgardiens-, elle fut amenée à côtoyer les grands lors d’un banquet célébré pour fêter le retour des guerriers. Assise avec ses camarades à une simple table, elle pouvait, de là où elle était, apercevoir son père, siégeant aux côtés des Grands : Odin, bien sûr, fier et altier, mais aussi Thor, Frigga et… Loki. Le sourire mystérieux de celui-ci, son visage harmonieux, ses yeux perçants, intriguèrent au plus haut point la demoiselle. Le dieu malicieux fut l’un des premiers à s’éclipser, et Solvej, alors qu’elle croyait sa curiosité enfin envolée, ne put s’empêcher de se lever à son tour. Ses camarades, peu habitués à cette sobriété de sa part, ne purent que remarquer son trouble ; aucun ne devina ce qu’il en était vraiment. Ils rirent, se moquèrent, mais ne l’empêchèrent pas de quitter la table. Elle, fluide et sereine, un peu inquiète tout de même, suivit les traces du mystérieux dieu. Comme tous à Asgard, elle avait eu l’occasion de voir les visages de la famille royale… Mais jamais d’aussi près. Si elle avait su qu’il était parfaitement au courant qu’elle se cachait derrière les colonnades alors qu’elle le pistait dans les détours d’Asgard, aurait-elle continué ? Sans nul doute : elle se sentait beaucoup trop troublée pour réagir rationnellement. Marchant doucement dans les couloirs, elle arriva à un embranchement : elle avait perdu de vue le dieu. Faisant volte-face, elle tomba nez-à-nez avec un garde, faisant apparemment une ronde dans les couloirs, et faillit tomber. Rouge de gêne, elle bafouilla quelques mots avant de s'enfuir en courant. Derrière elle, la silhouette du garde se brouilla, et vague image rémanente restait un sourire mi-amusé, mi-satisfait. Analysant ce qu'elle ressentait, posant quelques questions plus ou moins discrètes à sa mère, Solvej finit par se rendre compte qu'il n'était nul besoin de s'exposer ainsi. Troublée et agacée, elle évitait les rencontres où pouvait se trouver Loki, et se concentrait sur ses fonctions au sein de la société asgardienne. Tout allait pour le mieux, quoiqu'elle soit un peu plus renfermée qu'à l'ordinaire until the fire nation attacked jusqu'à ce que Snorri soit envoyé à Hell. Solvej, malgré son envie d'en savoir plus, n'arriva pas à tirer un mot de plus de son père. Il devait y aller, point. C'est la mort dans l'âme que la jeune femme regarda son père partir, sans pouvoir ne serait-ce que l'accompagner. Les jours passèrent, puis les semaines ; Solvej était de plus en plus inquiète, sans qu'aucune nouvelle ne parvienne à ses oreilles. Farce du destin, c'est alors qu'elle tentait de se changer les idées en s'occupant du jardin -toujours et encore ce jardin- qu'un homme à peine plus bas dans la hiérarchie de la garde vint la voir. Accroupie dans les fleurs, qu'elle faisait pousser d'un petit coup de main, elle entendit le cri perçant de sa mère qui était allée ouvrir la porte. Sans qu'on ai besoin de le lui dire, elle comprit. Sentant le désespoir l'envahir, elle put apercevoir l'autre face de son pouvoir, comme toutes les plantes semblaient se recroqueviller et brunir. Jamais plus elle ne verrait son père... C'était une barque vide qui fut lancée et embrasée. Sa peine était déjà assez grande, mais elle n'était pas au bout du chemin. Un homme vint la voir alors que la barque funéraire s'illuminait. Il semblait n'avoir qu'une trentaine d'années, et s'installa à côté d'elle, droit comme un I. Il la salua, compatit à sa peine... Toutes les simagrées habituelles. Lui n'avait pas l'air particulièrement touché, et il lui demanda de pouvoir lui parler seul à seul. Elle accepta : pourquoi aurait-elle refusé ? Elle sut qu'elle avait fait une erreur quand il se présenta : Thorgeir Snorrison. Abasourdie, elle le laissa parler, expliquer son histoire. Thorgeir était son demi-frère, aîné de plusieurs décennies. Fils de Snorri, avant qu'il ne rencontre Heidi, sa mère était morte en lui donnant la vie. Que son père ne lui ai jamais rien dit la choqua au plus haut point... Quand elle apprit le nom de la mère de Thorgeir, c'est la colère qui succéda à la tristesse. Solvej. La mère de son demi-frère s'était appelée Solvej. L'image idéalisée de son paternel, son côté protecteur, son charme de capitaine de la garde... Tout vola en éclat : il avait osé appeler sa fille par le nom de sa première femme. Furieuse, Solvej abattit sa colère sur ce qui était le plus proche d'elle : Thorgeir. Elle se rua sur lui, et se mit à le frapper de toute ses forces. Il tenta de se débattre, de répliquer un peu, mais il n'avait pas la force, ni la rage, pour réussir à s'extirper de la tornade qui lui était tombée dessus. Peut-être aurait-ce terminé de façon pire encore si une personne n'était pas intervenue. Deux bras vinrent retenir les coups ; Solvej fit volte-face, prête à assassiner du regard celui qui l'empêchait de déverser sa fureur sur l'imbécile. Quand elle vit qui était intervenu, elle changea totalement d'attitude. C'était Loki qui était apparu ; soudainement fatiguée, Solvej sentit tout son chagrin revenir au galop. Oubliant toute convenance, elle se laissa tomber dans les bras du dieu, et pleura tout son saoul. Au bout de quelques minutes, elle se rendit compte de ce qu'elle faisait, et se recula, rougissant comme une pucelle. Elle s'excusa, et quitta les lieux, préférant la tranquillité de sa chambre à l'agitation sourde des funérailles. Elle ne put passer les semaines suivantes comme elle l'aurait voulu : son devoir l'attendait. Elle travaillait, absente, et ce pour deux raisons : à la fois pour ce qu'elle considérait comme une trahison de la part de son père, et pour la situation dans laquelle elle s'était mise avec Loki. Elle se remettait en question, et s'interrogeait quant à ses sentiments : si ça avait été quelqu'un d'autre, un simple garde anonyme, serait-elle tombée dans ses bras ? Elle en doutait, et cela la rendait morose. Elle ne faisait plus grande chose de son temps : rentrait chez elle, mangeait, dormait. Un peu du métro boulot dodo asgardien. Son demi-frère (qui avait eu l'interdiction d'approcher sa belle-famille tant que Snorri était encore en vie) tentait de se rapprocher de sa sœur notamment, et de rattraper le temps perdu. Elle refusait de le voir. Ce qui la sortit de sa torpeur fut une surprise. Une douce et belle surprise : alors qu'agacée par Thorgeir qui continuait à toquer à sa porte, elle allait ouvrir et hurler qu'elle ne voulait jamais le revoir, elle tomba nez-à-nez sur Loki. Et l'invita en rougissant à entrer, s'excusa de l'état (déplorable) de son logement, et ils parlèrent un peu. Cette situation se répéta à plusieurs reprises, et Solvej réussit à sortir la tête hors de l'eau. Elle reprit sa vie d'avant, recommençant à fêter ses exploits et à boire déraisonnablement. Elle accepta même, sous bon conseil, de rencontrer Thorgeir et de parler avec lui. Tout allait pour le mieux. Heidi s'était elle aussi liée d'amitié avec Thorgeir -quoiqu'elle ai un fort ressentiment à l'encontre de son époux pour l'histoire du nom de leur fille- et avec les ans, ils parvinrent même à se créer une famille. L'homme n'avait fait qu'entrapercevoir son père, et n'avait vraiment eu de parents sinon quelques familles d'accueil... C'était pour lui un changement notable et agréable ; à une ou deux reprises, sa langue fourcha et appela Heidi "mère". Solvej en riait, et se sentait heureuse ; elle s'était d'ailleurs faite à l'idée d'être amoureuse du fils d'Odin. Les choses changèrent, mais du côté des Grands d'Asgard. Loki fut dévoyé, accusé de traîtrise, et des conflits naquirent partout dans les Neuf mondes. Solvej ne pouvait y croire : ce devait être des manipulations extérieurs, jamais le dieu et ses idées si intelligentes ne pouvaient être à l'origine de tout ça. C'était les autres, c'était Odin, c'était Thor, qui étaient à l'origine de tous ces désagréments ! La demoiselle partit comme n'importe quel soldat protéger la paix des mondes ; tout en se doutant que tout ce qu'on répétait à propos de la culpabilité de celui qu'on appelait dieu du Mensonge n'était que malice et jalousie. Quand tout se calma, elle fut recontactée par celui qui l'avait manipulée, lui demandant des informations, et lui donnant quelques conseils. Elle agissait sans remords ni arrière-pensées, convaincue de son bon-droit et de sa justice envers Asgard. Quand la guerre civile éclata sur terre, elle décida de rejoindre Loki dans son exil ; lui demandant conseil, elle se rendit à Midgard et intégra le programme de recensement, bien décidée d'aider le plus possible celui qu'elle allait jusqu'à adorer...
| You
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Dernière édition par Solvej Snorridottir le Jeu 7 Nov - 6:11, édité 24 fois |
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