A vrai dire, je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais. J’avais compris le défi, qu’il casse la petite tasse avec ces boules d’énergies, mais à vrai dire, je n’avais pas anticipé. Je n’imaginais pas qu’il allait me prendre comme cobaye. Mais soit, j’étais plutôt courageuse, même assez pour que je fasse ce métier. Ca, ce n’était pas un problème. Mais après, comme chaque personne, tout le monde pouvait rater son cou. Tout ce que je demandais, c’était qu’il ne me rate pas. Je lui accordais ma confiance, j’espérai juste qu’il ne joue pas avec. C’était également pour cela que j’avais fait des recherches sur lui, pour essayer de dépister le moindre signe qui ferait qu’il pouvait mettre ma vie en danger. Il pouvait avoir des idées, des idéaux contraires aux miens, et je me devais de ne pas sauter sur ces détails qui pouvaient m’être cruciaux. Mais comme je n’avais rien trouvé de suspect, c’était un peu à mes risques périls… Tant pis, il faut vivre dangereusement. C’était ce que je me disais tous les jours. Et puis si je lui accordais ma confiance, ça serait un mutant de recruté en plus. De quoi booster nos équipes. « Si vous pensiez qu'il y a une toute petite chance aussi infime soit-elle que je vous déçoive, vous ne seriez pas là. Et vous ne mettriez sûrement pas cette tasse sur votre tête. » « Perspicace. » répliquai-je avec ironie, ne le lâchant pas de vue.

J’observai tous ces moindres faits et gestes. Je vis donc apparaitre la fameuse boule d’énergie au creux de sa main. Ca y’est, le moment crucial arrivait. Je sentis automatiquement mon pouls s’accélérer. La peur ? Non, plutôt l’adrénaline. « Ecartez les bras et les jambes, s'il vous plait. » Sceptique, je m’exécutai tout de même. Et c’était parti. L’énergie fut lancée à vivre allure sur le haut de ma tête et je sentis la tasse tomber à même le sol. Mais ce n’était pas terminé, d’autres se formaient aux creux de ses paumes et il les lança de la même façon mais cette fois-ci tout près de mon corps, de mes cheveux que je sentis voler face à la rapidité du mécanisme. L’adrénaline est à son comble, mais je n’ose pas bouger encore. Je fixe toujours Arthur qui s’avance peu à peu vers moi, jusqu’à qu’il m’autorise à bouger pour admirer son travail terminé. Je me retourne pour donc apercevoir l’ombre de ma silhouette. « Et ce n'est qu'un petit exemple. » Je demeure silencieuse alors que je le laisse prendre ma main pour former à mon tour, une boule d’énergie semblable à la première. Très vite, un sourire amusé orna mes lèvres alors que je comprenais que c’était à mon tour de m’amuser. Enfin. Le laissant s’éloigner, j’écoutais ses conseils, me concentrant sur la tasse qu’il avait sur sa tête « Ne la touchez pas sinon l'énergie va exploser et vous allez faire une rencontre peu agréable avec le mur du fond. Fermez doucement votre main sans la toucher comme un papillon, ensuite lancez-là comme une balle ordinaire. Essayez juste de ne pas me tuez. » Un léger rire s’échappa de mes lèvres à ses derniers mots.

Je fis exactement comme il m’indiqua, je fermai délicatement ma main puis je me mis à viser la tasse. Heureusement pour lui, j’avais aussi des qualités, et je ne ratais jamais ma cible. Rapidement, je lançais donc la boule d’énergie qui frappa pile la tasse qui s’écroula une nouvelle fois à terre. « Facile. » déclarai-je en m’avançant vers lui lentement. « Vous savez les maîtriser, c’est une bonne chose. » ajoutai-je en arrivant assez proche de lui. « Vous avez de belles qualités monsieur Stanton. » murmurai-je en posant mes mains sur son torse. Je restais un petit instant comme ça, plongeant mon regard azuré dans le sien, mon léger sourire au coin de mes lèvres. Et sans prévenir et en deux, trois mouvements, je resserrai mes doigts sur son t-shirt avant de le plaquer à terre, comme je savais si bien faire. Sur lui, et ne le lâchant pas, j’ajoutai : « Et le combat corps à corps monsieur Stanton ? » C’était à mon tour de jouer.

J’avais l’habitude de tester chacun des postes que j’amenais à recruter. Après, évidemment, j’adaptai chaque test à chaque personne. Mais souvent, mon jeu de séduction revenait à la charge. J’avais hérité d’un corps plutôt envoutant que j’entretenais tous les jours, et j’étais très consciente que ça faisait tourner des têtes. Et c’est d’ailleurs grâce à ce même corps et à mon minois que j’arrivais à déstabiliser certains ennemis. Pratique. Surtout quand un coup de pied bien placé arrive en suite et que je termine par le mettre KO avant qu’il n’ait pu répliquer la moindre chose. Alors non, je n’étais pas un simple agent de recrutement. Arthur avait vu juste, c’est bien. Mais il ne connaissait toujours pas mon identité, à part mon prénom et nom. Mais ça, c’était autre chose. « Vous sautez sur tous les hommes au premier entretien ou j'ai droit à un traitement de faveur ? » Je ne pus m’empêcher de sourire d’un air satisfait en répliquant « Vous savez que j’aurai pu vous briser la nuque en une demi-seconde sans que vous ne vous soyez douté de rien ? » Voyant qu’il souhaite se retirer, je relâche lentement mes doigts sur son t-shirt sans pour autant le laisser partir facilement, jusqu’à qu’il se dégage franchement de moi.

« Vous avez lu mon dossier, Mademoiselle. Vous savez que je n'ai pas le droit de cogner une femme. » « Le droit ou l’envie ? Ce sont deux choses bien différentes. » répondis-je, posant les mains sur mes hanches. Même si une femme venait à le blesser ou voulait même le tuer, il ne se défendrait pas ? J’en doutais. Il savait juste que je n’allais pas m’attaquer à lui, c’était juste pour ça qu’il n’oserait pas me cogner. Contrairement à moi. Restant sagement à ma place, je le suis du regard pour le voir me lancer un katana dans ma direction. Habilement, je le rattrape en douceur avant de l’observer de toute sa longueur. « En revanche rien ne m'interdit de l'affronter dans les arts du katana. C'est bizarre mais j'ai l'impression que la belle jeune femme en robe moulante ce n'est pas vraiment vous, je vous imagine de mieux en mieux sous un déluge de tir. » Relevant mon regard vers lui, je laisse échapper un rire avant de passer mes doigts autour de la lame avec précaution. « Je peux avoir différentes facettes. » Je baissais mon arme, m’approchant ensuite du mutant, toujours mon sourire mystérieux sur mes lèvres. Une fois à une distance raisonnable entre lui et moi, je brandis brusquement le katana, frappant avec force le sien, commençant ainsi un combat. J’avais déjà manié ce genre d’armes, il fut un temps, mais ce qui était bien avec moi c’est que je n’oubliais jamais comment me servir des armes. C’était comme si j’en avais fait toute ma vie. Mais là, je savais qu’Arthur allait rivaliser avec moi, car il en avait exercé beaucoup plus que moi. Je faisais de mon mieux pour faire face à ce genre d’adversaire jusqu’à arriver à joindre nos épées, me retrouvant plus proche de lui : « Comme je vous l’ai dit, j’ai plusieurs facettes. »