(Daniel Pennac) ▽ Les enfants sont des énigmes lumineuses

"J'avais certes déjà lu cette citation venant d'un écrivain dont le nom m'échappait mais je ne m'étais jamais attardée à lui trouver la moindre signification. Sans doutes était-ce à cause du fait que je n'avais pas d'enfants étant de ma chair et de mon sang que je pouvais aimer mais désormais, je comprenais ce que cette citation voulait bien signifier. Car désormais, tout était changé, modifié, précipité...Métamorphosé à jamais depuis la naissance des jumeaux. Faux jumeaux certes mais cela ne changeait en rien le fait qu'Aidan et Maria étaient tous deux mes enfants. Ce qui, je devais bien l'avouer, me demeurais encore assez irréel. Après tout, ils étaient tous les deux arrivés un peu par surprise. Une heureuse surprise mais une surprise tout de même. Et d'entre Tony et moi, j'étais incapable de dire lequel était le plus heureux de nos deux minis Stark. Qui malgré leur très jeune âge semblaient déjà avoir le caractère de leur père. Ce que je ne leur reprochais en aucun cas, même si je sentais que les années à venir allaient être...intérêssantes, oui, "intérêssantes" était bel et bien le mot adéquat pour cette situation future. Et dire que je n'avais pas hâte de voir cela était un pur mensonge. Malheureusement, cela ne se déroulerait que dans quelques années...Or pour le moment, je regardais mes deux touts petits dormir paisiblement dans leurs petits lits. Et j'adorais cela: j'adorais les contempler dormir, ainsi qu'imaginer à quoi pouvait bien ressembler leurs rêves si rêves ils avaient tous deux. Ce qui était certainement le cas mais ces derniers me demeuraient dissimulés et le resteraient à jamais. Avec un sourire, je me redressais pour quitter la chambre le plus discrètement possible afin de ne pas les réveiller, sans pour autant cesser de chantonner la berceuse qui était la leur tout en profitant du silence qui règnait dans le couloir. Et je savais où aller si je voulais encore profiter de celui-ci. Avec un soupir, je m'effondrais dans le premier fauteuil venu dans la bibliothèque avec un bon livre entre les mains, le babyphone à portée de main. Qu'est-ce que je pouvais aimer ce genre de moment, celui où je me retrouvais seule. Sans pour autant avoir oublier de demander à Jarvis de m'avertir si jamais Tony avait éventuellement besoin de moi. Mais le connaissant, je savais qu'il resterait enfermé dans son atelier ou dans son bureau jusqu'à ce qu'on vienne l'en déloger. Le "On" impliquant ma propre personne. Mais pour l'instant, profitons de cette si appréciable tranquilité avec un bon roman. Ce qui était d'autant plus appréciable que je n'avais pas à m'occuper de quoi que ce soit. Certes, j'adorais mon mari et mes enfants mais j'avais moi aussi besoin d'avoir quelques instants à moi. Plongée dans ma lecture, je fredonnais doucement tout en profitant du confort de mon fauteuil. Ô Joie immense... ► ...

Le silence, la sérénité, le bien-être... De petits éléments qui commençaient par manquer dans la vie de la jeune mère. Retrouver un temps calme et paisible ne pouvait que l'apaiser et lui redonner des forces en rechargeant ces batteries presque à plat. Le monde de la maternité s'était offert à elle en n'ayant que Tony auprès d'elle pour la soutenir comme il se devait de le faire. Les parents de Pepper n'étaient plus de ce monde et ce fut davantage à eux et, plus particulièrement à sa mère, que ses pensées se tournaient régulièrement. Ses amis n'auraient jamais pu apporter cette chose dont elle avait besoin au temps de sa grossesse. Le soutien d'une mère, les connaissances de cette dernière, sa compassion, son enthousiasme, toutes ces petites choses qu'elle aurait voulu avoir. Ce fut dans cette période que Pepper n'avait cessé de penser à elle. Tout ce qu'elle avait voulu à ce moment-là, c'était sa mère et personne d'autre. Qui d'autre qu'une mère pouvait conseiller une autre future maman? Et, bien entendu, Pepper ne regrettait en rien d'avoir mis au monde ces adorables enfants. Ses faux jumeaux. Ses lumières qui la guidaient dans ces chemins les plus obscures. La force régnait en eux et Pepper ne cesserait de se battre pour eux. Pour qu'ils soient heureux et puissent connaître une vie à peu près normale. Ayant comme père Tony Stark et son alter ego Iron Man, Pepper ne souhaitait pas qu'ils connaissent une vie parsemée d'une ambiance autre que l'éducation et la maison. Tony... Un être si mystérieux au départ, si imprévisible et si coureur de jupons... Baissant son regard sur son alliance, la jeune femme esquissait un sourire. Finir par baisser les armes et à s'avouer leur amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Plusieurs mois voire années - elle ne s'en souvenait plus - à passer par diverses situations pour éviter de s'avouer les choses telles qu'elles étaient. Tony avait passé par de nombreuses épreuves. Il s'était endurci et avait énormément changé sur plusieurs points. Elle l'aimait et c'était suffisant.

Se plongeant sur sa lecture, elle s'était risquée à fermer un oeil jusqu'à le rouvrir tout aussitôt. Un bruit s'était fait entendre à l'intérieur du baby phone et ses sens de mère avaient été mis en alerte. Agrippant l'appareil au creux de sa main, elle appuyait son oreille contre ce dernier. Plus aucun son. Rien pour la rendre paisible et rassurée. Abandonnant le livre contre son fauteuil, Pepper s'était levée et se rendit à toute hâte dans la chambre des enfants. Elle passait la tête entre l'entrebâillement de la porte, son regard jetant un rapide coup d'oeil à l'intérieur de la pièce, avant de l'ouvrir en douceur et sans bruit. Virginia s'avançait d'un pas discret et s'arrêta près du lit d'Aidan et Maria. Il n'y avait aucun individu dans la pièce et les enfants dormaient paisiblement. Soulagée, elle laissait un sourire se placer au sein de ses lèvres. Elle se baissait afin d'apporter un tendre baiser sur le front de ces adorables êtres minuscules puis quitta leur monde rempli de rêves.

Plus de peur que de mal. Ces derniers temps, Pepper ne cessait de s'inquiéter pour eux. Elle ignorait les raisons d'une telle inquiétude mais c'était plus fort qu'elle. Certainement le même type d'inquiétude qu'elle éprouvait sans cesse pour Tony. En y pensant, depuis qu'elle avait été promu assistante personnelle de Monsieur Stark, à une époque lointaine, ce fut son domaine de prédilection: s'inquiéter pour un rien. Mais parfois, cela s'avérait utile et elle ne demandait pas à ce que cela change. Elle déposa, une nouvelle fois, l'appareil téléphonique pour bébé sur la petite table non loin d'elle et se laissait tomber lourdement contre le fauteuil. Le livre à nouveau en possession de ses mains, la jeune femme reprenait là où elle s'était arrêtée et continua une lecture. Une lecture qui ne la fit pas prendre conscience de la présence de son époux. Le contenu du bouquin était intéressant voire enivrant. Elle était concentrée et on ne pouvait qu'entendre le bruit d'une page passant à une autre.

« Hum... »

Elle s'apprêta à tourner la page qu'elle lisait avant d'entendre la voix masculine qu'elle connaissait maintenant très bien. Pepper leva son regard du bouquin et adressait un sourire franc à Tony. Posant le livre contre ses genoux, elle ne pouvait qu'accepter sa proposition.

« La lecture m'a mis l'eau à la bouche. Tu es arrivé au bon moment et cela m'évite de me lever pour me ressourcer. »

Souriante, elle ferma le livre qu'elle posait sur la table, à côté du babyphone, et invita son époux à prendre place à ses côtés. Maintenant installée en tailleur, elle prit délicatement les deux verres. Les posant sur la table, elle attrapa la bouteille de champagne et y versa le contenu à l'intérieur des deux récipients. Ensuite, elle posa la bouteille et tendait un verre à Tony tandis qu'elle buvait, déjà, une petite gorgée du sien.

« Alors chéri, tout s'est bien passé? Pas de danger quelconque en vue? Personne qui ne veut te menacer sur ta décision concernant le recensement?  »

Bon nombre de héros n'étaient en accord avec la décision prise par le Président lui-même. Pepper pouvait les comprendre mais elle comprenait aussi la décision de son mari et elle ne pouvait pas l'en blâmer. Cette dernière vint déposer un baiser contre les lèvres de Tony.

« Tu m'as manqué. » Disait-elle du bout de ses lèvres. « Es-tu passé souhaiter une bonne nuit aux enfants? » Parfois, il lui arrivait d'oublier étant donné le nombre de devoirs qu'il devait accomplir en une journée. Un rappel de temps à autre ne pouvait faire aucun mal.