Je vous vois déjà venir. Il écrase tout le monde, sème le chaos et la terreur n'importe où où il passe ? Ce n'est pas vraiment des clichés dont on a besoin. Et vous risqueriez d'être surpris. Certes, c'est un être abominable qui n'a d'yeux que pour le Mal en lui-même. Certes, cet être là est tel qu'il pourrait mettre à feu et à sang des villes entières. Ce n'est pas pour autant qu'il n'a pas de jugeote. Aion est quelqu'un de terriblement complexe. Le pire doit être son absence d'humanité permanent. Et pourtant, c'est l'un des rares de son rang à esquisser des sourires. Non, pas ces sourires-là que vous faites quand vous voyez un bébé arriver vers vous à quatre pattes avec ses petits membres potelés. Les sourires narquois, moqueurs, si peu attendus qu'ils vous rabaissent comme jamais. Parce que le restant du temps, ses muscles faciaux ne sont pas utilisés autrement que par ce que l'on dirait de vital.

Tout comme son ancien hôte, il ne parle pas énormément, sauf quand il en éprouve le besoin. Cet à dire, pas si souvent qu'on ne le pense. Sa salive sait être utilisée à bon escient. L'allure sinistre, il ne procure aucun plaisir lorsqu'il est dans le périmètre et attire les curiosités, même chez les plus consciencieux. Aion est très particulier, mais distingué. Cela ne fait pourtant pas de lui quelqu’un de bien. Pour ainsi dire, il est insupportable et vous traitera comme le plus misérable des insectes. Ce qui est certain, c’est que vous ne l’intéressez pas. D’ailleurs tout ce qui ressemble à un être vivant ne l’intéresse pas. Quelqu’un lui adresse la parole dans la rue ? Il l’ignorera comme on ignore une crotte de chien sur un trottoir. N’est-ce pas la plus belle des insultes ? C’est un être hautain, déplacé ; et qui dégage quelque chose de sinistre.

Il est étrangement calme et ne s’énerve pas de la même façon que certains impulsifs, ce qu’il est. C’est dans le « calme », presque « sérénité » qu’il afflige le mal, parvenant au même résultat qu’une bête enragée. Angoisse, déstabilisation constante. Ce sont les choses auxquelles sont confrontés les personnes qui l'ont en face, voire à proximité. Malin, intelligent. La brutalité n'est pas roi mot chez lui.

C'est pourtant une personne fourbe. Il peut prendre n'importe quelle couverture, il y aura qu'un infime pourcentage pour qu'on discerne une duperie. En parlant de cela, il a plusieurs vies terrestres, même maintenant. Un chiffre ? Quatre.

Étant démon et l'un des Seigneurs Infernaux, il possède des facultés plus ou moins propres à sa race et à la classe à laquelle il appartient. Nous noterons tout d'abord ses capacités physiques largement développées, que ce soit la force, la célérité, ou l'agilité.

Accélération des facteurs de guérison. Si l'un de ses membres se retrouve détaché de son corps, il pourra se régénérer, avec le membre sur le moignon. Il est également insensible aux maladies et infections terrestres, étant donné ses origines extra-dimensionnelles.

Aion a la faculté de contrôler une énergie obscure, dont il peut se servir pour provoquer des rafales et autres projections, mais aussi pour ouvrir des portails dimensionnels et créer des illusions.

Les flammes des Enfers, que nous savons éternelles, peuvent être contrôlées par le démon qui en est, en quelques sortes, né. Elles jaillissent de ses mains la majeure partie du temps, mais peuvent, une fois sous sa forme originelle, l'envahir tout entier, telle une torche démoniaque.

Il possède également quelques pouvoirs télépathiques, dont il ne se sert que très rarement. On sait aussi qu'il a un faible don de métamorphose, la preuve ici, la forme sous laquelle il apparaît sur Terre n'a rien à voir avec l'originelle. C'est aussi un bon moyen pour lui de changer de vie, afin de brouiller les pistes des plus farouches super-héros.

Ses cordes vocales sont un instrument de torture inné. Des vagues soniques dangereuses pouvant aller de l'aphonie à la mort par un semblant de combustion moléculaire; peuvent être causées. Sous forme humaine, ce pouvoir est bien moins puissant qu'à l'origine. Bien sûr, la glace, le verre, la roche peuvent se briser sous un seul cri.

Et bien sûr, la possession d'êtres humains, souvent par pacte. La grande majorité de ses semblables en sont capables, dans une certaine mesure. Il s'en sert comme garde-manger, espion, mais aussi simples sbires qui se sacrifieront sans états d'âme s'il en éprouve l'envie, le besoin. De la même façon il peut, en tant que Seigneur, invoquer des démons inférieurs sur lesquels il a tout pouvoir.

Note : Il s'est longtemps nourrit des sentiments négatifs des Hommes, que ce soit la peur, la haine…. Sur Terre, il a dû convertir cette faim en la rendant plus charnelle si j'ose dire. Il est forcé de se nourrir de sang et chair humaine pour être bon portant.

Note 2 : Suite à sa récente place en tant que souverain des Enfers, le démon, lors du couronnement, a sacrifié une quantité phénoménale d'âmes damnées qui auront ensuite prit la forme d'une épée effroyable. L'invoquer est quelque chose de relativement simple, mais son pouvoir est moindre contre les créatures divines si elle est utilisée sur Terre.

N'étant ni super-villain ni super-héros à proprement parler, bien qu'on pourrait le classer du côté mauvais, il ne possède pas de dit costume. À quoi bon avoir l'air ridicule sur le champ de bataille ?

Nous pourrons le trouver sous sa véritable forme, ce qui lui donne un air d'autant plus monstrueux que sous sa forme humaine. [here] & [here]

Note : La pierre pourpre qui se trouve sur son front est son point faible. La lui arracher signifie la perte de la grande majorité de ses pouvoirs. Sachez seulement qu'elle n'est pas simple à atteindre, ni même à extraire.

Nous savons que les Enfers est son domaine. Méphisto, avec qui il a longtemps rivalisé, a réussi, à l'aide de nombreux sous-fifres sous son contrôle, à le chasser sur Terre, là où il passa de longs millénaires à se construire des vies et à accroître sa puissance, le tout dans le plus grand des secrets. Ce n'est que récemment qu'il a pu retourner aux Enfers, grâce à la séparation avec un mortel avait qui il avait partagé son corps. De nombreuses raisons le pousse également à vouloir se venger de lui.

Citation :

Journal intime de Judith Printemps, 18 novembre 1887, Paris

Cher journal,

Mon désespoir me semble infini. Mon tendre mari ! Pourquoi a t-il fallu que tu sois arraché à la vie si tôt…j’avais tellement à te dire, à te prouver, oh, je regrette d’avoir pu me montrer si maladroite à ton égard, à tous ces instants où j’ai été sotte d’imaginer que tu me verrais enfin sous un nouveau jour. Il est vrai que tu es parti il y a de cela quelques jours, mais je n’ai de cesse que de me recueillir sur ta tombe, silencieuse. Ce voyage, comme j’aurais été humble d’y participer. Je voudrais tellement te rejoindre, mon cher Joshua, tellement…mon audace n’est pas à la hauteur de tes espérances, pardonne-moi. Nous devrons vivre séparés, pour de longues années à venir encore. Dès lors où tu es entré dans ma vie, tu m’as rendue heureuse, une fois côte à côte, j’étais comblée. Je ne pourrais me voir autrement qu’avec toi. Comment est-ce possible…

Seigneur, ayez pitié de moi.

Judith P.

Citation :

Journal intime de Judith Printemps, 24 novembre 1887, Paris

Cher journal,

Je me suis rendue de nouveau sur sa tombe, lui déposer quelques fleurs. Comme à mon habitude, je lui ai choisi des Lys, ses fleurs préférées. Je lui ai longuement parlé, pensant qu’il allait me répondre. Aujourd’hui, il a commencé à neiger sur notre Paris. Un manteau blanc qui ne m’allait guère, moi, endeuillée comme jamais. Père m’avait déjà fait part de ses conseils, qui me permettraient de ressortir petit à petit de ce malheur. D’après ses dires, seul le Temps est celui qui me permettra de m’aider. Attendre, toujours attendre. Je ne me voyais pourtant point quitter mes sombres atours. Nous avions promis qu’aucun de nous deux ne trahirait l’autre. Je tiens à te le dire, mon amour, que je t’aime, et ne te trahirait jamais, tant bien même que la mort nous ait séparés.

Judith P.

Citation :

Journal intime de Judith Printemps, 2 janvier 1888, Paris

Cher journal,

Madame Martineau m’a rendue visite aujourd’hui. Elle était radieuse, dans cette robe ocre, vraiment. J’étais loin de l’égaler, j’avais le teint mort, vêtue de noir, avec néanmoins une touche de dorure grâce aux quelques bijoux que j’avais bien voulu porter. Plus le temps passe, plus je me sens revivre petit à petit. Ton souvenir reste toujours là, certes, mais celui-ci pèse de moins en moins lourd sur ma faible conscience. Ce soir, je suis même invitée à un bal, où d’autres personnes issues de la bourgeoisie, tout comme moi. Je me suis fin décidée à m’y rendre. L’aide de ma douce Caroline me sera d’un grand besoin. Cela fait tellement longtemps que les couleurs ne m’ont pas effleurées…tant de temps que ma féminité s’était envolée avec toi…. Désormais, je ne serais plus la femme endeuillée d’un jour, ni de deux mois.

Mes pensées vous sont toutes réservées.

Judith P.

Judith ; « Bonsoir. »

Dressée devant la tombe de son défunt mari, elle l’avait salué, comme toutes les autres fois où elle avait pu lui rendre visite. Elle vérifia si rien n’avait été volé, que ce soit les pierres, les fleurs…et, visiblement, rien n’avait été saccagé, chose qui la rassura. Ce jour-là, il pleuvait, elle s’était vêtue d’une belle robe en soie bleue, accompagnée d’un parapluie de la même teinte. Judith avait de quoi faire enrager sa mère, qui lui avait pourtant défendue d’aller au cimetière le soir, et surtout, avec une si jolie robe, qu’elle allait sûrement salir, à terme.

Pendant un moment, elle sembla être anxieuse. Ce n’était pas dans ses habitudes de rester si longtemps dans le silence. Une force invisible la poussa à ouvrir les guillemets de sa tirade, si j’ose dire.

Judith ; « Je vais bien. Je vais mieux. Il n’y a pas un seul moment où je n’ai pas pensé à toi. Ce que j’ai vécu, aussi, je ne le revivrai probablement pas. Ces années-là ont été les plus belles de toute ma vie, à tes côtés. Mais, vois-tu, comme le disait mon père, le temps a fait son œuvre, et tu me vois bien ainsi, bien vêtue, ayant enfin retrouvé mon charme d’antan. Disons que le passé est le passé, et mon futur n’est plus avec toi, mais avec quelqu’un d’autre. Le soir du bal, j’ai rencontré Philippe, un homme très agréable avec qui je m’entends à merveille. C’est…ce soir-là, je n’ai pu lui dire non. Comme toutes les autres fois. Nous avons aménagé à Argenteuil et allons nous marier d’ici l’Été prochain. Oh, me pardonneras-tu un jour… ? Dis-moi s… »

Aion ; « Une promesse. »

Elle se retourna, et tomba sur l’homme quelle aimait, ou tout du moins, quelle avait aimé de tout son être. Son parapluie tomba au sol, dans un fracas que l’on aurait pu qualifier de doux. Plus horrifiée qu’autre chose, elle restait néanmoins immobile, les yeux ronds et mouillants.

Judith ; « M…Mais, tu es… »

Aion ; « Mort, je sais. »

La peur fut étrangement remplacée par quelque chose d’autre. Cette attraction dont elle ne pouvait se défaire. Fondant dans ses bras, elle déversa un torrent de larmes, qui s’ajoutaient aux cordes qui s’abattaient sur eux. « Qu’est-ce qui se passe, voyons…Qu’est-ce qui m’arrive… », balbutia t-elle, aveuglée par ses pleurs. Quant à Joshua, il restait de marbre, passant un bras derrière sa nuque. La main de la jeune femme frôla la sienne.

Judith ; « Pourquoi…es-tu si…froid ? »