Quand on a oublié le passé (Sith)

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Quand on a oublié le passé

New York pouvait vous semblez être une ville paisible. Ce n'était pourtant pas trop le cas, ce matin d'automne alors que la dame Harpie observait le monde depuis un piédestal improvisé sur les rebords d'un toit. Il ne lui manquait que la couleur pâle des statues pour être confondue avec les gargouilles de certains autres bâtiments de la grande pomme. La récente nouvelle allégeance de Carlee à ce criminel connu sous le nom de Hood lui permettait d'avoir une liberté vis-à-vis de ses activités, accentuée par le fait qu'elle avait poussé son nouveau "patron" à se trouver des mécènes potentiels, au sein de l'alliance notamment. Elle était un peu dans les petits souliers du chef, bien que l'absence de ce détail ne l'ait jamais empêché de vaquer à ses occupations entre deux vols pour les Criminals. Et quel était son occupation principale ? Voler encore plus de chose. Mais ce coup-ci, c'était pour son propre compte qu'elle avait décidé d'agir, sans donner un mot à Parker, il ne fallait pas non plus lui donner la totalité de ses services dès les premières heures. Habillée de son costume de super-vilaine, les plumes caressées par le vent et prêtes à permettre un envol, elle attendait patiemment l'opportunité de commettre son larcin.

La rue commençait doucement à se remplir, les hommes d'affaire pressés d'aller au boulot, leur téléphone toujours sur l'oreille qui se mélangeait avec les saoulards qui terminaient leur nuit, une bouteille à la main. Les taxis commençaient aussi à animer la rue, apportant leurs notes de musique à la mélodie citadine : quelques coups de klaxons et le ronronnement des moteurs. Quand soudain, à la périphérie du champ de vision de Carlee, l'objet de ses désirs apparu. Un fourgon blindé – quand apprendront-t-il que cet attribut devient obsolète en sa présence – arriva lentement dans la rue, un garde au volant et un autre armé d'un shotgun prêt à faire feu. Attaquer ce genre de marchandise n'était pas la chose qu'on pouvait conseiller au voleur, surtout en solitaire, mais la voleuse avait ses atouts dans ses manches. Elle se redressa et étira ses bras, laissant le temps à ses plumes de se faire à l'idée du vol futur. Elle se laissa tomber dans le vide, dévalant les mètres qui la séparait du sol en frôlant les fenêtres du gratte-ciel, provoquant sans doute quelques crises cardiaques aux curieux qui, justement, regardait par la fenêtre à ce moment.

Elle commença alors à battre des bras pour prendre son envol comme les créatures mythologiques dont son nom s'inspirait. Elle vola de manière circulaire au-dessus du fourgon, jaugeant la vitesse et donc, le point d'impact. Elle plongea alors en piqué, une fois ses calculs effectués, les jambes en avant. Rapidement, le fourgon s'approcha et elle atterri sur le toit de ce dernier. Enfin, sur le toit, c'était un bien grand mot, elle avait transpercé le dernier et se retrouvait à l'intérieur même du fourgon, entre les valises remplies de papier à l'effigie des présidents américains. Elle sentit le fourgon ralentir puis s'arrêter, les gardes sans doute alerté par la secousse qu'elle avait provoquée. Elle devait agir vite. Ouvrant le sac de sport qu'elle gardait en bandoulière, elle ouvrit plusieurs valises, les écrasant pour percer leur défense, afin de remplir au maximum son contenant et de célébrer une belle victoire plus tard. A l'extérieur, elle entendait les gardes s'agiter, approchant de la porte arrière du fourgon, sans doute sous l'œil des badauds en manque de sensations fortes. Elle referma son sac et tendit ses mains pour accrocher les bords du trou qu'elle venait de créer avant de prendre appui avec ses jambes sur les portes mentionnée plus tôt. Elle s'élança en arrière et, par un mouvement de balançoire, fit sortir les portes de ses gons, littéralement, afin qu'elle s'écrase sur les gardes. Elle se posa sur l'une d'entre elle, devenu une plateforme instable à cause du corps meurtri sous cette dernière. Elle entendit derrière elle le bruit caractéristique du chien qu'on arme avant de tirer. Elle tourna la tête pour voir le conducteur la tenir en joue.

"Pas aujourd'hui."

A peine sa phrase terminée que Harpie prit une profonde inspiration avant de pousser un cri strident qui obligea le chauffeur à lâcher son arme pour sauver ses tympans. Carlee commença alors une courte course dans la rue, jusqu'au taxi jaune posté un peu plus loin et arrêté pour l'occasion. Elle prit appui sur le capot, puis sur le toit, forçant le taximan à quitter son véhicule et s'envola dans le ciel. Elle se dirigea à quelques pâtés de maisons de là, sur un autre toit, et regarda aux alentours si personne ne l'avait suivit. Elle enleva son sac bien rempli et le déposa sur le sol avant de faire craquer les os de son cou. La journée commençait bien pour elle et la prochaine étape devait être sa planque personnelle. Mais la dame Harpie n'est pas dupe, elle senti une présence à proximité, quelqu'un qui l'observait en silence. Elle fit volte face, protégeant son gain.

"Je sais que vous êtes là. Je vous conseille de vous montrer, ou c'est moi qui vais venir vous chercher !"

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Sithakala errait seul dans les ruelles de New York. Les mains du djinn étaient profondément enfouies dans les poches fourrées de sa veste. Le Maurok tentait de les réchauffer. L’Aurore se levait à peine sur la grosse pomme et la matinée était particulièrement froide. Un temps à ne pas mettre un djinn dehors, mais le Saytin avait besoin de marcher pour réfléchir.

Sithakala sortait à peine de son entretien avec Von Doom. Le chef de l’alliance l’avait invoqué alors qu’il était en train de s’occuper de la nouvelle compagne qu’il avait trouvé pour la nuit : une humaine, au physique des plus prometteurs. Elle était contorsionniste, voyez-vous ? Maurok l’avait rencontré alors qu’elle donnait une représentation dans un cabaret privé tenu par un Saytin.

La voir se tordre dans tous les sens avait donné de multiples idées à Sithakala sur la manière d’utiliser au mieux les talents naturels de l’humaine. Malheureusement, le djinn avait été brusquement coupé dans son élan en sentant l’appel de la bague. Le Saytin n’avait pas pu y résister et il avait transplané en laissant derrière lui la contorsionniste, à moitié nue, sur le lit, dans l’une des suites proposées par l’établissement de plaisir, pour ses hôtes de marques.

Se retrouver partiellement dévêtu devant Victor Von Doom n’était pas la meilleure des expériences, surtout qu’il faisait diablement froid dans le château du docteur ! Sithakala avait aussitôt conjuré quelques vêtements avant d’entamer la conversation. Le Saytin s’était presque attendu à se battre contre l’humain. Les réactions des individus mâles de cette espèce étaient parfois imprévisibles.

Mais Von Doom s’était contenté de parler et lui avait proposé une alliance. Les termes de sa proposition avaient de quoi allécher le djinn, même, s’il doutait fortement que l’humain ne tiennent vraiment parole. Les terriens n’avaient aucun sens de l’honneur.

Tournant dans une autre ruelle, Sithakala sortit un paquet de cigarette de sa poche et, profitant de l’absence d’humains dans les parages, alluma une flamme dans le creux de son main pour enflammer le bâton de nicotine. Une chose avait, par contre, particulièrement déplu au Maurok : Harpie s’était permise de vendre la bague à Von Doom comme s’il s’agissait d’une vulgaire bricole. Et même si, au final, le nouveau propriétaire du bijou était des plus utiles pour l’accomplissement des desseins du Maurok, la mutante méritait bien une petite leçon pour son geste. Question de principe...

Sans la bague du Maurok, retrouver Harpie ne fut pas chose facile. La mutante pouvait se faire discrète. Cependant, sa réputation de pie voleuse avait conduit Sithakala jusqu’à son nid. Le djinn s’était posté dans l’ombre, invisible, fumant tranquillement quelques cigarettes.

La patience légendaire de Sithakala paya au moment où mourût la troisième heure. Le Saytin vit Harpie atterrir sur le toit et déposer son butin sur le sol. L’odeur des cigarettes alerta la mutante de la présence du djinn - ou peut être un sixième sens ?

Bref, Sithakala se décida à sortir de l’ombre et leva le voile magique et invisible qu’il avait jeté sur sa personne. Il se tenait à quelques mètres de Harpie, terminant tranquillement sa dernière cigarette alors qu’il laissait les souvenirs défiler devant les yeux de la jeune mutante.

Bonjour Carlee, lança finalement le djinn en lâchant son mégot de cigarette.

Ce dernier rebondit sur le sol, aux pieds de Saytin qui l’écrasa pour finir de l’éteindre avant de poser à nouveau les yeux sur Harpie.

- J’aimerais que nous ayons une petite explication toi et moi...

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Quand on a oublié le passé

Carlee observait les cieux et le moindre recoin d'ombre présent sur les toits qu'elle occupait. Ce n'était pas demain la veille qu'elle allait se laisser prendre son butin, un exploit que personne n'avait encore réussi à ce jour. Il est vrai que certains membres de son ancienne guilde de voleur avaient essayé de la plumer sans mauvais jeu de mot mais au final, la perte du butin n'avait conduit qu'à l'arrestation de ses anciens collègues, un sacrifice nécessaire pour lui éviter la case prison mais en plus lui offrir un aller simple pour la côte Est et retrouver des anciens amours comme le Caïd. Elle redoutait le moment où cet homme qui était avant son patron sortirait de prison pour venir se venger. Mais fort heureusement, ce n'était pas cette personne qui se dissimulait à ses yeux. Un autre homme apparu devant lui, comme par magie, ce qui n'inquiéta pas la Dame Harpie, quand on fréquente en continu des êtres aux pouvoirs surnaturels ce n'était rien d'apparaître devant les autres. L'homme était un inconnu, du moins en apparence, car dès que ce dernier entra dans son champ de vision, des souvenirs jusque là enfoui, des souvenirs qu'elle ne pensait même pas avoir, refirent surface.

L'homme n'avait rien d'humain, si on ne prenait pas en compte son physique qui restait très proche. C'était en réalité un être d'une autre dimension, un Djinn comme on les appelait vulgairement. Puis, elle eu le souvenir d'un anneau qu'elle avait volé à une époque reculée avant de s'en défaire à son ancien mentor, le baron de Latvérie. Elle aurait sur qu'il serait aussi énervé par le retournement de veste de la voleuse qu'elle aurait peut-être du plus hésité à lui donner. Mais le chèque en avait valu la chandelle au risque de se brûler les ailes. Elle défia du regard le Djinn alors que celui-ci se posait sur le sol, écrasant le mégot qu'il avait projeté à l'instant. Elle n'allait pas non plus s'enfuir avant de savoir exactement ce qu'il allait se passer pour la suite des évènements. Elle lui afficha un léger sourire au coin de lèvres, témoin de sa confiance dans la situation qui lui faisait face.

"Maurok, comme on se retrouve."

C'était bien curieux la façon dont les moindres détails lui revenait en mémoire comme le nom de la créature. Elle détourna son regard pour récupérer son sac et le passer en bandoulière autour de son corps avant de rediriger son attention vers l'interlocuteur magique à qui il lui manquait une lampe du même acabit. Elle attendait d'avoir une réaction de ce Djinn qui semblait vouloir discuter avec elle. Et bien qu'il le fasse, elle ne se souvenait même plus de sa tête avant qu'il ne décide de revenir alors elle n'avait pas grand-chose à lui dire. Cependant, le côté taquin de la voleuse repris le dessus sur sa patience et elle repris la parole.

"Quel bon vent t'amène à moi ? Je n'ai plus ton joli bijou si c'est ce que tu cherches, je pensais donc que nous n'avions plus d'affaire ensemble."

Carlee s'approcha lentement du Maurok, laissant son regard plongé dans les yeux clairs de l'individu. Elle arriva contre lui et posa une main sur le torse du Djinn le caressant doucement. Elle ne quittait toujours pas les yeux du Maurok mais à présent son regard était plus joueur, plus provocateur et le rictus qu'elle affichait en plus ne laissait aucun doute sur ses intentions du moment. Une autre main vint à son tour rejoindre la première mais elle monta assez vite, tout en restant sensuelle, s'attardant le col de sa veste et osant entrer quelques doigts pour caresser directement la peau du Saytin. La langue de Dame Harpie sorti et passa sur ses lèvres avant que la main ne prenne place derrière le coup de sa prochaine victime, les doigts glissant sur les premiers disques de sa colonne vertébrale de quoi donner des frissons à n'importe quel homme normalement constitué. L'autre main, elle, s'engouffrait dans la veste pour s'attarder sur les côtes.

"A moins que tu ne sois là pour d'autres raisons… plus personnelles mais je crains que ce ne soit pas l'endroit pour faire ce genre de choses."

Elle se mit sur la pointe des pieds et sans prévenir attaqua les lèvres de l'être surnaturelle avec les siennes pour une baiser passionné comme elle savait les faire. Elle ferma les yeux pendant ce court instant avant de laisser de nouveau la bouche de son ancien allié libre. Si elle se moquait éperdument d'avoir vendu la bague, il risquait de regretter d'avoir perdu une telle partenaire. Elle lui sourit légèrement, heureuse d'avoir opéré ses charmes à l'image des sirènes de la Grèce Antique qui attiraient les marins imprudent. Elle se recula de quelques pas, laissant sa main toujours sur le torse de Sithakala jusqu'à ce que seuls ses ongles maintiennent encore le contact entre leur deux corps. Elle referma sa main et fit un demi-tour sur elle-même, regardant à présent l'horizon de gratte-ciel qui se trouvaient devant eux. Elle pivota sa tête vers le Djinn pour lui afficher un nouveau sourire toujours un peu plus provocateur.

"Et maintenant, on va pouvoir jouer."

Elle plia légèrement les genoux afin d'exercer une pression sur le sol pour prendre son envol à une vitesse plus rapide que l'accoutumée. Elle s'éleva dans les airs en espérant que le mauvais Djinn la suive un peu au lieu de rester stoïque après ce baiser fougueux. Elle battit des ailes pour atteindre les nuages, un lieu où elle était bien plus à l'aise qu'à basse altitude pour les cabrioles à plusieurs. Le ciel était son domaine plus qu'à n'importe quel mutants, aliens ou créatures magiques et son interlocuteur risquait de l'apprendre bien vite à ses dépend.

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- J’ai constaté en effet. L'appât du gain a toujours été ta plus grande faiblesse...

Sithakala regarda la mutant s’approcher de lui. Les allures félines de Harpie avaient de quoi séduire le vieux djinn et le contact des doigts de Carlee réveilla la nature libidineuse du Saytin. Alors qu’elle posait sa main sur la nuque de Sithakala, l’être surnaturelle laissa doucement sa main remontait le long le longue de la cuisse de Carlee pour s’arrêter au niveau de ses fesses, avec un touché aussi léger qu’une plume. Il frissonna légèrement quand l’autre main experte de Harpie caressa ses côtes et son torse brûlants. Sithakala s’amusait pleinement du petit jeu de la mutante.

Ce n’est pas très poli de ta part d’avoir revendu mon cadeau, Carlee, répondit Sithakala d’une voix légèrement rauque. Je devrais...

L’audace de Harpie coupa la Maurok sa phrase. Sithakala ne manqua pas d’en profiter. Il laissa sa langue envahir la bouche de Carlee dans un baiser licencieux. Elle était un excellente partenaire de jeu et la perdre ennuyait un peu le Saytin mais elle n’était pas la première femelle humaine que la Maurok avait attiré jusque dans sa couche et elle ne serait sûrement pas la dernière. Le Djinn la laissa mener les ébats, prendre confiance. Cela n’était pas très difficile. Carlee débordait d’une assurance présomptueuse.

Elle rompit le baiser, pour prendre de la distance et laisser sortir ses plumes. Elle prit son envol s’éloignant de lui. Carlee était une enfant sauvage et indomptable. Le Saytin aimait beaucoup ce genre de passe-temps mais il était loin d’oublier ce qu’elle avait fait...

C’est cela gamine, jouons, susurra le Maurok en la regardant s’éloigner.

La Harpie fit alors une erreur. Elle quitta le Maurok des yeux pour atteindre les nuages. Elle l’oublia. Sithakala sourit avec férocité et disparut dans une nuage de fumée. Il laissa la jeune Carlee voler quelques minutes sans rien faire.

Invisible, il suivit Harpie dans les airs. Conjuré l'invisibilité et la maîtrise de l’espace lui demandaient une énergie considérable. Il ne pouvait tenir le manège que quelques minutes seulement, sans prendre de le risque de voir sa magie complètement drainée. Heureusement pour lui, Sithakala avait parfaitement conscience des limites de son corps et de ses facultés magiques.

Silencieux, il s’approcha de Carlee et lui frôla d’abord la joue, puis les cheveux, la main et enfin les fesses. Il attrapa sa cheville et la tira vers lui avant de la relâcher. Il la saisit par les épaules et lui mordit la nuque laissant une marque bien visible. Il s’amusait du petit malaise qu’il provoquait chez la jeune femme, touchée par une main invisible, tirée et mordue, sans en garder le souvenir. Pourtant l’impression et la douleur physique demeuraient...

Sithakala continua ainsi quelques minutes encore, laissant plusieurs marques visibles, rien de létal ou de particulièrement blessant physiquement, une série de morsures, suçons et légères griffures.

Puis il quitta la jeune femme, se mit devant elle et rompit le sort d'invisibilité qui la maintenait dans l’ignorance de son existence. Flottant dans les airs, il lui lança un petit sourire malicieux et amusé, attendant ses réactions qui connaissant Harpie ne manqueraient sûrement pas d’intérêt...

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Quand on a oublié le passé

Carlee volait dans le ciel quand soudain, elle se questionna sur sa présence en ces cieux. Elle avait le souvenir vague de fuir quelque chose, ou quelqu'un, mais quoi ou qui ? Surtout que ce n'était pas dans son habitude de fuir devant un quelconque danger, plus prompte à lui faire face ou à se servir d'un bouclier humain pour se protéger. Elle stoppa son battement d'ailes afin de s'arrêter en vol stationnaire, battant juste les bras une fois de temps en temps pour ne pas perdre d'altitude. Elle regardait tout autour d'elle après un indice de sa présence ici mais impossible d'en trouver le moindre. Elle saisit la lanière de son sac porté en bandoulière et ouvrit ce dernier pour constater que le contenu était toujours bien présent. Fort heureusement, tout s'y trouvait comme elle l'avait placé avant de quitter le fourgon. Elle se contenta alors d'hausser les épaules, se sentant seule et en sécurité. Elle observa encore une fois les toits pour être sûre de ne pas être suivie puis voulu reprendre sa route en direction de sa planque principale pour y ranger le butin de sa journée de travail. Sa planque se trouvait bien loin de la base de son nouveau chef, ne voulant pas partager le fruit de son labeur et n'ayant aucune confiance dans ses collègues, au même titre qu'il ne devait pas lui faire confiance à elle.

Mais soudain, elle sentit une main lui frôler la joue. Elle se retourna pour chercher l'origine de cette caresse allant dans le sens contraire du vent qui parcourait le ciel de la grande pomme. Une seconde fois dans ses cheveux pour finalement que cette caresse s'arrête sur ses fesses. Carlee n'aimait pas qu'on joue ainsi avec ses nerfs, elle préférait de loin mener la danse que de ce faire malmené et la personne qui lui en voulait continuait son petit jeu. Carlee recommença alors à prendre son envol, tournant en cercle comme un vautour attendant que sa proie ne meurt pour s'offrir un festin mais l'inconnu avait toujours un coup d'avance sur elle. A la moindre occasion, elle lui ferrait payer cet affront. Elle vola de moins en moins ordonnée, changeant subitement de direction, plongeant en piqué avant de remonter tout aussi rapidement, rien de tout cela ne marchait. Elle stoppa donc tout mouvement et se tint immobile dans les airs, voulant changer de stratégie pour triompher de son ennemi invisible. Elle empli ses poumons du maximum d'air qu'ils pouvaient contenir. Si le vol ne marchait pas et que ses jambes, surpuissantes, ne lui était d'aucune utilité contre un ennemi dont elle ignorait la localisation, il ne lui restait plus qu'une carte dans sa manche, son cri à briser le cristal.

Mais elle n'eu pas le temps de pousser un cri que les attaques stoppèrent et que l'agresseur lui apparaissait devant les yeux. De suite, elle se rappela ce qu'elle faisait dans le ciel quelques minutes plus tôt, elle voulait jouer avec lui et avait pris son envol pour être dans un champ d'action plus aisé pour elle. L'idiote avait complètement oublié la particularité du Djinn, pouvant disparaître de l'esprit des gens, s'effacer des souvenirs pour peu qu'on le quitte des yeux un instant. Elle se maudit intérieurement de s'être fait avoir comme une amatrice et jura qu'il ne lui reprendrait plus. Elle plongea son regard directement dans celui de Sithalaka répondant à son sourire par une autre encore plus sournois. Si elle avait fait l'erreur de le quitter des yeux, il avait par la suite fait l'erreur de réapparaitre à ses yeux. Elle se rapprocha de lui de plus en plus avant de se retrouver à seulement quelques mètres de lui. Elle posa de nouveau la paume de sa main sur son torse, son sourire malicieux toujours aux lèvres.

"Je dois avouer que je me suis fait avoir. C'est une manche pour toi mais tu devrais savoir que je n'aime pas qu'on joue avec mes nerfs."

Dame Harpie tournait autour du Maurok, sans arrêter le contact physique pour autant, sa main parcourant son torse, passant sur son épaule, caressant son dos, effleurant ses cheveux alors qu'elle ne rompait en aucun cas le contact visuel qu'elle avait avec lui. Elle fit un tour complet, passant sa langue sur sa lèvre supérieur devant ce morceau de viande qui lui était offert. Sa main s'avança et ses à présent son avant-bras qui tomba sur son épaule avant que son frère jumeau se dépose sur l'autre épaule, les deux mains se rejoignant un peu plus loin. Le pauvre Djinn enlacé, elle pouvait jouer avec lui comme elle le voulait. Elle approcha sa tête mais au lieu cette fois-ci de lui prendre les lèvres, elle les déposa sans le cou de son agresseur, mordillant à son tour sa peau surnaturelle afin de lui laisser une marque à son tour. Elle reprit sa position, sans quitter le regard du Djinn.

"Je devais aussi te laisser un souvenir. Je présume que si tu es venu me voir, ce n'est pas pour jouer avec tes mains baladeuses pendant que tu disparais à l'œil nu. De quoi veux-tu parler avant de me frapper de nouveau d'amnésie ?"

Carlee souri une nouvelle fois sa main passant dans les cheveux de sa proie du moment, jouant avec une mèche de cheveux en la faisant tournoyer entre ses doigts. S'il voulait parler, il était obligé de rester dans son champ de vision, ça en faisait sa plus grande faiblesse à ce moment. Elle enserra ses jambes autour de la taille de Sithalaka, formant un étau pour l'emprisonner. La puissance dans ses jambes empêchait toute évasion, il n'y avait guère que les surhommes comme le fléau pour pouvoir rivaliser avec cette dernière.

"Alors dans ce cas, de quoi parlions-nous déjà ?"

Avant même d'entendre la réponse de Sithalaka, elle se penchant en arrière, écartant les bras. Elle provoqua une rotation de 180 degrés, se retrouvant la tête en bas et entraînant avec elle le Maurok dans la même position. Elle remit ses bras dans leur position initiale et commença une chute en piqué, ne quittant pas, une nouvelle fois, le Djinn des yeux.

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Le Maurok laissa Carlee le touchait et jouait avec ses cheveux. Le djinn se doutait bien que la mutante lui préparait un sale petit tour mais il était assez curieux de connaître ses plans pour lui. Sans grande surprise donc, Sithakala se retrouva prisonnier contre le corps de Carlee. Le djinn avait pu constater à quelques remises dans un cadre plus intimiste que cette chère harpie avait les cuisses très solides. Le Maurok lui jeta un regard charmeur et amusé.

«Cela me rappelle d’autres moments passés en ta compagnie, ma belle» lança Sithakala avec un petit sourire.»

Harpie ne lui laissa pas le temps de répondre à sa question et piqua vers le sol, entraînant le Maurok dans sa chute vertigineuse. Le vent sifflait autour d’eux et Sithakala dut crier pour se faire entendre de Carlee.

«Oh. Je disais que je n’avais pas vraiment apprécié que tu donnes ma bague sans mon consentement à Von Doom. Même si dans le fond je devrais quand même t’en remercier. Je voulais juste te donner une petite leçon et repartir. Mais j’avoue que je n’avais pas prévu que les événements prennent une telle tournure...»

Sithakala parlait fort mais calmement, sans paraître inquiété de ce qu’il allait suivre. Pourtant, même si son corps était plus résistance aux chocs que celui d’un homme, le djinn avait peu de chance de survivre à une telle chute. Sa nuque se briserait aussi nettement et facilement qu’un fétu de paille coincé entre un pouce et un index.

Le Maurok leva la tête et observa le sol se rapprocher dangereusement à chaque nouvelles secondes. Quand brusquement il attrapa Carlee pour la serrer fortement contre lui, plaquant les bras ailés et empêchant Harpie d’annuler le piqué. Ils continuèrent ainsi la route droit vers l’asphalte. Sithakala eut un petit rire et poussa un cri d’excitation alors que le sol n’était plutôt qu’en une vingtaine de mètres.

Quinze mètres. Dix mètres.

«Retiens ta respiration !»

Sithakala prit une profonde respiration et alors qu’ils n’était plus qu’à trois mètres du sol, les deux voltigeurs disparurent.

Et sur le fleuve Hudson, à quelques kilomètres de là, un impact troubla le calme de la surface...

Dans l’eau, à plusieurs mètres de la surface, une anguille se dégagea de l’emprise de Carlee. Sithakala reprit sa forme et attrapa Harpie par le col pour la tirer vers l’air libre. Le Djinn creva la surface et prit une profonde respiration.

«Ciel ! Elle est fraîche !» lança-t-il en réaction à l’eau froide. Les djinns, peuple des déserts brûlants, n’appréciaient pas le froid. Sithakala secoua la tête pour chasser une mèche de cheveux mouillé et se tourna vers Carlee. Il eut un petit rire sardonique en voyant la tête de la mutant trempée jusqu’aux os.

«Bon. Maintenant, que nous avons la tête froide, si nous parlions affaires ?» lança Sithakala.

Le Djinn sortit un objet d’une de ses poches puis il le lança à Carlee pour qu’elle l’attrapât. Il s’agissait d’un rubis de la taille d’une olive. Ce genre de pierres, précieuses seulement aux yeux des humains, étaient légions dans les montagnes du domaine du Maurok. Pour les Djinns, elles n’avaient aucuns intérêts. Elles n’avaient aucune valeur marchante dans leur monde. Elles ne pouvaient entrer dans la composition d’aucunes potions djinns que se soit en matière de poisons ou de remèdes. Même les enfants finissaient par s’en lasser...

Mais pour des individus comme Carlee amasser ce genre de petites pierres ridicules étaient l’oeuvre de toute une vie. Sithakala comptait profiter du faible de la mutant pour les objets précieux.

«J’ai de quoi combler les attendre d’une pie voleuse comme toi, Carlee, expliqua le Maurok en battant des pieds et des mains pour rester à la surface de l’eau. J’attends juste de toi que tu effectues quelques menues travaux pour moi.»

Le regard du Maurok se fit brusquement plus sombre et plus dur, promettant mille maux à son interlocutrices.

«Mais si tu tentes encore une fois de me doubler, je te ferais avaler toutes les pierres que je te donnerais. Me suis-je bien fait comprendre ?»

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Quand on a oublié le passé

Carlee ne quittait pas des yeux le Djinn de peur de l'oublier une nouvelle fois, faisant pleinement confiance à ses sens pour savoir la distance qui les séparait du sol. Elle comptait redresser au dernier moment pour le lâcher afin qu'il chute violement sur le sol, un juste retour des choses après le traitement qu'il lui avait infligé un peu plus tôt. Elle pouvait distinguer à l'arrière plan les bâtiments qui défilaient à vive allure et deviner les badauds qui regardaient à la fenêtre à ce moment pour voir le spectacle fort peu commun qui se prêtait à leurs yeux. Encore que les affrontements qui se déclaraient un peu partout en ville était légion et donc des phénomènes surnaturels étaient devenu monnaie courante. Il n'y a pas si longtemps, un couvre-feu avait été déposé par des machines contrôlées par un homme à qui elle avait prêté allégeance, tournant le dos à Doom, l'actuel propriétaire de l'anneau de Sithakala. Une allégeance fort heureuse puisque c'était ainsi qu'elle avait pu rencontrer Hood et lui proposé de devenir un acteur important de cette guerre civile en portant son gang dans les hautes sphères. Elle était également responsable de l'arrivée de Hammer et de Fisk dans ce groupe, les deux fournisseurs principaux, que ce soit en termes d'arme ou d'argent. Tant qu'à Carlee, elle jouait encore une fois les électrons libres, étant à la fois rattachés à ce clan mais volant de ses propres ailes assez souvent. C'était là la part du marché qu'elle avait conclu avec lui.

Elle sourit au Djinn alors qu'elle sentait le sol fort proche, commençant à mouvoir le poids de son corps pour une manœuvre de redressement. Puis, soudain, le monde devint noir l'espace d'une seconde. Puis le ciel réapparu, mais les bâtiments n'était plus là, il était ailleurs, plus loin. Carlee releva la tête pour voir ce que le sol était devenu et vit avec horreur qu'elle s'approchait de l'eau. Ce n'était pas tant qu'elle avait peur de l'eau, ou que l'eau était un élément mortel pour elle mais la harpie était bien moins à l'aise pour se déplacer en milieu aqueux que dans les airs. Sa tête plongea la première et sentit son corps se mouiller entièrement. Sa première pensée alla à l'effigie des présidents américains qui se trouvait dans son sac. Fort heureusement, ce dernier était étanche selon la brochure qui le vendait, restait plus qu'à espérer qu'il ne s'agisse pas d'une publicité mensongère. Le Maurok se libéra de son emprise et la tira vers la surface où, une fois l'air emplissant une nouvelle fois ses poumons, elle se débâtît des ailes pour rester en surface comme un pauvre oiseau qui ne peut prendre appui pour démarrer son envol.

Elle entreprît alors de rejoindre le bord de l'Hudson où elle avait chuté quand son compagnon magique lui adressa la parole. Il jeta à son attention une petite pierre que Carlee n'eu aucun mal à reconnaître de part sa couleur rouge. Elle tendit la main pour l'attraper, arrêtant sa course vers le rivage. Elle observa la pierre précieuse sous tous les angles, allant jusqu'à s'en servir d'un prisme en le pointant sur le soleil. S'il y avait bien quelqu'un qui s'y connaissait en pierre de valeur, c'était bien la dame harpie pour en avoir volé plus souvent qu'à son tour. Elle fini par la faire rouler entre ses doigts pour l'enfermer dans sa main et glisser cette dernière sous l'eau pour qu'elle aille se cacher dans sa poche. A part le fait qu'il venait de lui faire prendre une douche froide, Sithalaka savait parler aux femmes ou au Harpie, c'est selon. Elle retourna son attention vers lui, se souvenant de sa présence et de son identité par la même occasion. Cette capacité de se faire oublier d'un battement de paupières restait extrêmement gênante et il suffisait d'un moment d'inattention pour se sentir en sécurité en oubliant sa présence. Carlee n'aimait pas dépendre de quelqu'un et surtout, elle n'aimait pas qu'on puisse la sonner comme un chien dès que le besoin s'en faisait ressentir. Aussi, elle se contenta d'hausser les épaules à ses menaces.

"Tout ceci est passionnant, mais je préfère aller dans un coin moins… humide pour discuter."

Elle se retourna et commença à partir en direction du rivage, oubliant son interlocuteur par la même occasion mais cette fois-ci, elle l'avait fait de façon volontaire. Elle savait qu'il voulait parler et donc qu'il la suivrait, le plus important pour le moment étant de se mettre au sec. Le rivage étant trop loin pour elle, elle se contenta de se diriger vers l'un des pilonnes qui soutenait le pont enjambant le fleuve, c'est tout ce dont elle avait besoin. Elle s'accrocha au bord et prit appuie avec ses jambes pour décoller. Elle s'envola rapidement pour se poser sur le rivage, se secouant dès qu'elle toucha le sol pour évacuer l'eau qui s'était déposé sur ses plumes. Fort heureusement, à l'image des oiseaux, son plumage était imperméable et donc se sécha vite, ce qui n'était pas de même pour le reste de son corps. Elle tordit également son haut pour le vider de l'eau en surface avant de sentir la présence de Sithakala à ses côtés. Elle se retourna pour se souvenir de leur conversation un peu plus tôt. Elle sortit de nouveau la pierre de sa poche et la regarda de nouveau, pesant grâce à ce caillou dans sa main le pour et le contre de son offre. Elle la lança en l'air et la rattrapa avant de prendre la parole, s'approchant lentement du Djinn.

"Tu en as d'autres comme ça ? Tu pourrais commencer à m'intéresser. Mais je n'aime pas qu'on me mette des bâtons dans les roues ou que l'on me sonne quand on en a envie. J'ai le droit d'accepter ou de refuser le travail que tu me proposes pour la simple raison que… je ne sais pas… mon humeur n'y est pas."

Elle continuait de s'approcher en faisant tourner la pierre sur le dessus de ses phalanges avec une certaine dextérité. Elle arrêta son mouvement juste devant lui, le défiant du regard. Elle garda le silence en moment avant de se mettre sur la pointe des pieds pour être un peu plus à sa hauteur. Prétextant la position comme un peu instable, elle posa sa main sur le torse de l'être magique pour maintenir son équilibre.

"Alors ne me menace plus jamais car ça ne prend pas sur moi."

Elle reposa ses talons sur le sol et offrit une légère pression sur le corps du Maurok, lui faisant perdre son équilibre à son tour et lui permettant de faire une nouvelle plongée dans l'eau froide de l'Hudson. Carlee voulait sa vengeance pour le bain forcé qu'elle avait eu. Elle plia ses jambes pour se mettre dans sa position préférée et attendit que le Djinn ressorte de l'eau.

"Maintenant, dis-moi, qu'as-tu à me proposer avant que je ne parte en gardant cette pierre en dédommagement ?"

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