Après son fameux séjour dans l'espace en compagnie des futurs quatre Fantastiques, le régent à venir de la Latvérie vit peu à peu son corps se recouvrir d'un alliage de métal organique. Il ne tarda pas à découvrir qu'il pouvait désormais également générer des décharges d'énergie hautement concentrée à volonté. Ces mutations, qui avaient précédemment métamorphosé le scientifique européen en un être entièrement recouvert de métal, furent plus tard involontairement remodulées par le Surfeur d'Argent. Ce dernier, lors de la rencontre entre les deux hommes, expédia en direction de Doom une puissante onde d'énergie cosmique qui stabilisa la structure mutée des cellules du célèbre criminel, lui permettant de recouvrir son aspect d'antan tout en conservant sa seconde aptitude inchangée. Au termes d'analyses poussées, l'ancien industriel identifia clairement les propriétés de cette énergie qu'il était le seul à savoir produire, et la baptisa énergie Eldritch.

A consulter également : le descriptif du costume du Dr Doom.

Plus qu'une tenue d'apparat, le costume de ce maître du crime se définit comme une véritable armure intégrale constituée de titane, que le malfaisant ingénieur a progressivement améliorée pour la rendre de plus en plus mortelle. Initialement créée pour dissimuler l'apparence métallique de son porteur, elle était complétée par une longue cape vert bouteille à capuche tombant à hauteur des mollets, et retenue par deux fixations pectorales, ainsi que par un masque du même alliage que l'armure. Ledit masque en vint petit à petit à devenir aux yeux de l'éternel rival de Reed Richards son véritable visage, et ce même après sa rencontre décisive avec Norrin Radd.

Alimentée par deux générateurs nucléaires, l'armure contient notamment un jet-pack intégré dans le plastron dorsal, un générateur de champs-de-force défensif ainsi qu'une multitude de cervo-moteurs augmentant considérablement la force physique de Victor. Pouvant de la sorte porter quasiment cent tonnes, il est également à même d'électrifier toute la surface de son armure et dispose de roquettes projetées à partir du dos de ses avants-bras. Son masque est quand à lui équipé de dispositifs permettant une vision nocturne et de traduire les spectres de l'infra-rouge et de l'ultra-violet en données utilisables (température, traces indétectables dans le spectre du visible, faisceaux lasers dissimulés, etc) ; il peut de plus protéger hermétiquement son porteur dans des milieux sous-marins ou spatiaux en lui assurant une autonomie en oxygène de quatre heures. Enfin, les gantelets de la tenue du Baron de métal ont été modifié pour pouvoir émettre un rayon laser de courte portée. Il est à noter que, à l'instar du vengeur d'acier, Doom ne cesse d'ajouter ou de retirer des dispositifs à son armure au gré des situations (et pour éviter des dépenses d'énergie trop importantes). On citera par-exemple des bottes à générateur de champs magnétique intégré, un émetteur optique de lueurs hypnotiques, un canon cryogénisant monté sur l'épaule ou encore un fusil à fléchette hypodermique en gantelet.

La nuit s'était étirée, morne et interminable, vide de toute découverte intéressante. Ce genre de veillée où l'on travaillait plus que de raison sans obtenir le moindre résultat, Victor en avait pris depuis longtemps l'habitude, ces derniers temps. Cependant, tout habitué qu'il fut à l'exercice, le baron de métal ne parvenait pas encore à échapper à des périodes où sa concentration chutait irrémédiablement. Durant ces instants de faiblesse temporaire, son esprit nébuleux s'aventurait dans des rêveries illogiques, peu dignes de son statut de tyran.

Fils de Werner et Cynthia Doom, Victor descend d'une famille gitane immigrée en Latvérie peu avant les Guerres Napoléoniennes. Son père, médecin de métier, avait été sommé par le dirigeant de l'époque, le roi Vladimir, de guérir son épouse la reine. Par conséquent souvent absent du foyer, Werner confia entièrement l'éducation de son fils à Cynthia. Malheureusement, la fière jeune mère n'apprécia pas d'être rabaissée au rang de simple femme au foyer, et ne tarda pas à faire appel à son héritage culturel pour modifier les choses. Cette forte tête était en effet issue d'une longue lignée de Chovexani, les sorcières gitanes. Puisant dans ses profondes connaissances de l'occulte et dans les pouvoirs magiques imprégnés dans son sang, Cynthia invoqua Mephisto au cours d'une d'une messe noire, la nuit du 30 Avril. Elle demanda à cette occasion au puissant Démon de lui enseigner les secrets de la Magie Noire, désireuse qu'elle était de prouver à son mari ce dont elle était capable. Mais Mephisto, frustré d'avoir été appelé pour de pareils futilités, refusa tout net, et aurait tué l'impudente pour faire bonne mesure si celle-ci n'avait pas eu la présence d'esprit de conjurer l'entité avant. En dépit de tous ses efforts, la sorcière ne put cependant empêcher Mephisto d'assouvir sa terrible vengeance. Elle mourut trois jours plus tard, n'ayant eu que le temps de faire promettre à son mari de protéger Victor contre les futures velléités du Démon, avant de rendre l'âme dans les bras de son aimé.

Cette perte tragique ébranla fortement Werner Doom. Renvoyé brutalement à ses devoirs de père, il se retrouva entre le marteau et l'enclume lorsque l'état de santé de la reine déclina. Le praticien eu beau sacrifier l'éducation de son fils, qui subissait chaque jour la persécution des adolescents de son quartier, ses efforts pour guérir sa patiente demeurèrent vains, et le roi Vladimir perdit peu à peu patience. Inquiet pour sa vie et celle de Victor, Werner emporta finalement avec lui son enfant, alors âgé de douze ans, en Amérique. Là-bas, il retrouva un ancien compatriote du nom de Boris, qui lui avait offert son aide pour obtenir l'asile politique. Hélas, le destin s'acharna sur la famille, déjà précédemment amputée d'un de ses membres. A leur sortie de l'aéroport, un agent dormant de l'armée Latvériste chargé d'abattre les deux exilés ouvrit le feu, cherchant à éliminer celui qui deviendrait plus tard le Docteur Doom. La balle manqua sa cible, pour aller terminer sa course dans le lobe temporal de son géniteur.

Doom cligna plusieurs fois des yeux derrière son masque. Fixer une multitude d'écrans dans la pénombre n'était pas conseillé, a fortiori aux alentours de deux heures du matin. Décidé à redevenir productif, le maître des lieu rapprocha son fauteuil du clavier à proximité, avant d'y pianoter fluidement quelques secondes. Sa demande de recherche fut traitée en priorité par le service des dossiers pénaux de la justice latvériste, et, quasi-instantanément, une page s'ouvrit, indiquant le statut des six personnes auxquelles l'homme songeait. La mention "condamné à la perpétuité" figurait en face de chacun, en police de caractère rouge. Savourant un sentiment de toute-puissance
bienvenu, l'individu à l'armure de titane passa d'agréable minutes à repasser dans sa tête les souvenirs de séances de torture infligées en toute impunité par le dirigeant de la Latvérie. Ça avait été un plaisir immense que de parvenir à localiser les anciennes terreurs de son quartier natal, devenues depuis de pauvres travailleurs célibataires et alcooliques, afin de leur faire subir au centuple les humiliations de sa jeunesse. Doom avait ainsi pu goûter pour la première fois à la véritable joie perverse de la vengeance pleinement assouvie. Cette vendetta personnelle, le criminel de renommée internationale l'avait entamée quelques mois avant que le Surfeur d'argent ne se manifeste.

Puis une vague de sommeil reflua sur ses neurones épuisés, et le dangereux manipulateur se reprit à laisser errer son regard dans son gigantesque bureau de travail plongé dans des ténèbres caverneuses.

Certes, l'enfance du petit Victor n'avait pas été des plus amusantes. Voir l'orphelin partir à la dérive, cesser ses études et tomber dans la délinquance, n'aurait surpris personne. Mais il advint bien pire. Afin de le mettre à l'abri de toute nouvelle tentative d'assassinat, on accorda à l'immigrant la nationalité américaine. Les services sociaux acceptèrent que Boris devienne le tuteur du garçon, qui approchait maintenant du cap difficile à passer qu'était l'adolescence avec le poids supplémentaire et mortifiant de sa solitude sur les épaules. Forcé de s'adapter pour ne pas sombrer dans une tristesse menaçant de l'engloutir pour de bon, Victor prit le parti de se refermer sur lui-même. Élève doué, il avait la rancœur pour motivation et l'ambition pour amie. Le testament de ses parents lui avait laissé quantité d'argent pour financer des études supérieures, aussi sa scolarisation ne posa pas de problème pour son nouveau responsable légal (qui était par ailleurs loin de mener la grande vie). L'héritage parental contenait également l'intégralité des ouvrages de magie que sa mère avait eu en sa possession. Toutefois, très marqué par le décès de Cynthia Doom, l'immigré Latvériste n'y jeta jamais le moindre coup d'œil, considérant que ces livres ne parlaient que de légendes et de contes pour enfants. L'ésotérisme et le surnaturel en vinrent à lui inspiraient un dégoût absolu, et contribuèrent fortement à motiver son choix de mener des études de physique théorique.

C'est au cours de ce cursus scientifique qu'il rencontra Reed Richards. Les deux étudiants entrèrent rapidement dans le jeu de la compétition, chacun trouvant en l'autre un individu méprisable à détester. Victor reprochait à Reed son idéalisme d'adolescent, sa timidité et son manque d'ambition ; Reed désapprouvait le pragmatisme économique, l'orgueil et les sarcasmes blessants de Victor. Tous deux étant de bons éléments (l'un égalant par sa perfidie et sa duplicité les facilités sans limites de l'autre), on ne tarda pas à les décrire comme deux rivaux prédestinés, et à se passionner pour leurs fréquents affrontements. Leurs joutes portaient à cette époque sur les plans intellectuels, sociaux et amoureux. Or, si Reed remporta haut la main celle de l'intelligence, son rival le battit à plate couture en terme de popularité. Il fallut donc pour les départager vérifier qui remporterait la guerre des sentiments, dont l'enjeu se personnifia bientôt en la séduisante Susan Storm.

Le score était toujours à l'égalité lorsque les deux éminences grises reçurent leur diplôme. Chacun suivit ensuite sa propre voie, en accord avec ses convictions, non sans continuer la course pour être le premier à conquérir le cœur d'une certaine blonde au regard de biche. De son côté, Victor œuvra deux ans auprès d'une compagnie pétrolière en tant que conseiller scientifique, travaillant à améliorer ses techniques de persuasion tout en mettant au point plusieurs inventions dont les dépôts de brevet permirent de financer le lancement de sa propre entreprise, en 1994. Grâce à une gestion ferme et efficace couplée à un brin de roublardise, le jeune Doom vivra plusieurs années une ascension lente mais sûre vers les hauteurs du monde de la finance. Gagnant peu à peu des parts de marché, la fragile start-up finit par s'imposer dans le domaine de la recherche, en réalisant plusieurs contrats juteux avec l'armée, ou des groupes privés, via ses nombreuses inventions révolutionnaires (bien souvent issues de l'espionnage industriel). En dix ans, peu d'individus parvinrent à égaler la profusion de technologies générées par l'entreprise de Victor Von Doom. L'un d'eux, au grand dam du diplômé de l'Empire States University, fut bien naturellement Reed Richards. C'est donc dans un contexte de rivalité toujours très prégnante, alors que le latvériste culmine à des hauteurs astronomiques dans le monde sans pitié des finances, qu'un évènement va tout changer. Irrémédiablement.

L'amertume de ce passage désagréable de son existence tira de façon salutaire Doom de son oisiveté. Étirant sa nuque restée trop longtemps dans la même position, le conspirateur à la cape d'émeraude se leva, autant pour remettre en mouvement son organisme que pour aller augmenter la luminosité du bureau aux proportions de hall présidentiel. Son armure accompagna sans bruits ce court intermède physique, dans de doux chuintements métalliques. Bien décidé à rester éveillé, l'homme posa sa main gainée de titane luisant et ornée de griffes stylisées sur l'épaisse reliure de cuir d'un très vieux grimoire de sa bibliothèque, avant de ramener le précieux ouvrage avec lui dans un sofa trônant dans un coin de la salle. Conserver sa tenue de super-vilain, même à l'abri des murs de sa forteresse, donnait à l'orphelin une sensation diffuse de sécurité et de tranquille assurance. Rien ne pouvait lui arriver, tant qu'il la portait sur lui. Et puis, mieux valait rester en tenue tant que le petit personnel était susceptible de venir le déranger.
S'enfonçant confortablement dans le moelleux des coussins jonchant le sofa, Doom ouvrit L'Erytrochronicon [/i]et en entama la lecture.[/i]

Avoir réussi à recruter Susan Storm pour devenir sa directrice des relations publiques combla énormément Doom, qui s'était pour se faire démené comme un beau diable pendant des années pour attirer la jeune femme à lui. Ne rechignant devant aucun sacrifice pour prouver sa supériorité indiscutable à Richards, l'orgueilleux manipulateur avait même fini par lui accorder un droit de regard sur tous ses contrats. Devoir se justifier auprès d'une femme peu familière avec ses méthodes de travail n'était pas du tout du goût de l'industriel, mais la compétition avait prit une ampleur si importante qu'il n'aurait pour rien au monde laissé passer une telle chance. Ce fut donc avec une extrême jouissance que le fier immigré proposa, quelques temps après, à Richards et Benjamin Grimm de venir à son siège social de New-York. Soit-disant pour offrir aux deux hommes la possibilité de prendre part à un projet révolutionnaire d'étude en milieu spatial, Victor put en toute impunité exhiber son dernier trophé à son éternel rival, claironnant par la même occasion sa victoire par deux à un. Ce qui n'avait pas été prévu, c'est que ladite opération comprendrait une exposition à une tempête stellaire faisant à long terme de Reed le leader d'un groupe de supers-héros planétaires ayant pour premier haut-fait au compteur une victoire face à lui, Von Doom.

De prime abord, à son retour sur Terre, Victor ne tarda pas à deviner que son escapade en orbite avait provoqué un changement chez lui. Assister graduellement à sa propre transformation, se sentir devenir plus qu'un être humain, contenta l'homme d'une manière qu'il n'aurait jamais cru possible. Son effervescence dépassa tout ce qui pouvait être imaginé : plus aucune limite ne paraissait se dresser contre ses projets ! Ressentir la possibilité de pouvoir influencer le monde, dans sa vaste étendue, par l'intermédiaire de capacités surhumaines, ôta toute inhibition à Victor. Électrisé par sa chance insolente, l'insidieux malfaiteur arrêta de jouer les hypocrites, et se révéla tel qu'il n'avait jamais cessé d'exister : cupide, mégalomane, égocentrique, pervers et maladivement jaloux. Il était devenu un intellect purement focalisé sur des desseins malveillants, dédaignant l'hypothèse absurde de mettre ses talents au service du plus grand nombre. Et le fait d'avoir subit un premier revers face à l'équipe de Richards ne fit qu'embraser son désir d'imposer au monde sa vision des choses. En 2005, tous les journalistes du globe filmèrent un Docteur Doom figé dans une gangue de titane inextricable, en pleine rue de New-York, à la suite de son combat face aux quatre Fantastiques. Une rassurante image d'un dangereux criminel mis hors d'état de nuire, faite pour apaiser l'angoisse du surnaturel. Cette médiatisation, cependant, eu pour second effet d'alerter les rares individus approuvant les idées du baron de métal de la détresse de leur seigneur.
Au cours des mois qui suivirent, un groupuscule s'activa en secret pour libérer de sa cage un prodige des complots assoiffé de revanche, qui ne perdit plus une seconde une fois libre de ses mouvements. Immobilisé contre son gré, Victor s'était obligé à prévoir ce qu'il ferait une fois libre (un postulat dont il ne douta pas un instant de la réalisation). Ce fut un retour aux sources, pour le latvériste. Déterminé à prendre le contrôle de sa nation d'origine pour disposer de ressources plus conséquentes, le maître du crime destitua de manière définitive le vieux roi Vladimir, avant de faire du prince Rudolfo un prisonnier politique, et menaça de mettre le pays à feu et à sang en cas de révolte. S'auto-proclamant souverain de Latvérie, Doom prit en main la petite nation d'Europe. En s'appuyant sur des fonds illégaux, en écrasant les latvéristes sous les taxes et les impôts, en faisant enfermer ses opposants et en exploitant ses inventions, le nouvel administrateur ne tarda pas à amener la province sur le devant de la scène internationale, à marche forcée.

Il relisait pour la cinquième fois au moins la même introduction. Cela lui était très pénible de constater que son cerveau se montrait si récalcitrant à assimiler plus de données, surtout lorsque l'on considérait l'importance que ses connaissances revêtaient. L'ésotérisme. Le mysticisme. La démonologie. Et bien d'autres encore... Le noctambule avait longtemps pensé que ces fables n'étaient que des fantaisies d'écrivains toxicomanes ou alcooliques, des métaphores employées pour déguiser la tristesse d'une vie insipide et glacée par l'amertume. Or, peu de choses semblaient aujourd'hui relever du simple imaginaire, aux yeux de Victor Doom. Les limites de la science avaient été proprement balayées ; les scénarii impossibles réalisés ; et sa rencontre avec un ancien démon mythologique lui avait narquoisement démontré que l'Enfer était bel et bien réel. Tout était partie d'un unique constat, en fin de compte. Son constat. Après avoir été défait, une fois n'étant pas coutume, par les quatre Fantastiques, le baron de métal s'était heurté à la rude conclusion suivante : même lui, Doom, en possession de pouvoirs cosmiques, restait tenu en échec contre une petite équipe de héros. Même lui, au sommet de son potentiel, n'avait eu d'autres choix que de fuir misérablement... Et, pour la première fois peut-être de façon claire, le comploteur avait songé que cette supériorité si écrasante n'était probablement pas tant dû à de quelconques forces cachées, mais plutôt à la véritable synergie qui animait le quatuor. Décidé à tirer une leçon de ses défaites, l'homme à l'armure de titane entreprit de préparer un nouveau complot, plus audacieux que les autres. Une nouvelle machination destinée à faire voler en éclat la parfaite entente reliant tous les super-héros en une belle et grande famille.

Trois années occupèrent la quête du tyran, qui rechercha à la fois des informations utiles, mais également des composants rarissimes, tout en engageant des mercenaires venus de tous les horizons. Les préparatifs de son coup d'état à venir s'expliquaient par le fait que, jusqu'en 2009, aucune faille exploitable n'apparut dans la cuirasse des justiciers. D'autres héros se manifestaient, des équipes se créaient, mais aucune dissension ne naissait. Agaçant. Contraint de prendre son mal en patience, Victor avait commencé à monopoliser ses ressources, se tenant prêt à réagir au moindre petit signe de faiblesse. Et le vent du changement se leva, un cinq Février, avec la mise aux arrêts d'un biologiste à l'alter-ego redouté par l'humanité entière. Banner. 2010 promettait visiblement de nombreux et réjouissants rebondissements, à l'image des morts en séries signés par Nitro, pour culminer avec la Loi du Recensement. Un vote qui claqua dans les airs comme un coup de revolver pour Doom ; le signal tant attendu de la mise en marche de son plan. Levant d'importants fonds, le latvériste inonda les réseaux sous-terrains de la grosse pomme avec, partout, la même proposition : rejoindre un mouvement unifié de criminels ligués contre leurs opposants en costume. Le nom de ce rassemblement au potentiel inégalable ? L'Alliance. Parallèlement, il lança une opération coup-de-poing sur la Maison Blanche, déterminé à frapper vite et fort, visant le Président lui-même. Le but de la manœuvre était simple : plonger les Etats-Unis dans un Chaos où s'embourberaient les héros bien trop habitués à vivre dans un monde structuré et codifié par des règles. Pendant ce temps, l'Alliance court-circuiterait un par un les gêneurs, avant de fondre sur un pays en proie à la guerre civile. Et, en dépit de pertes incalculables (en terme de chair à canon), l'assaut remporta un franc succès. L'Alliance venait de marquer son premier point, au début du mois d'Août.

Les paupières mi-closes derrière son masque, le lecteur murmura pour lui-même le texte qu'il s'efforçait de déchiffrer. La barrière ne se situait pas tant au niveau de la langue (qui s'était avérée n'être qu'un dérivé simplifié du latin), mais dans le cheminement des explications. On ne pouvait pas lire qu'un seul livre sur l'ésotérisme, parce que chaque ouvrage du domaine renvoyait fréquemment à plusieurs autres publications. Un abrégé italien sur l'art de l'invocation mentionnait par-exemple "les dates-clefs pour réussir le rituel", lesquelles ne pouvaient être trouvées que dans un codex rédigé en latin. Et deux pages plus loin, on mentionnait "L'esprit qui toujours nie", un surnom désignant Mephisto qui n'était employé que dans un poème sataniste Ottoman. Malgré l'impressionnant legs de sa mère, pourtant initiée de longue date aux arcanes de la sorcellerie, l'industriel s'était vu obligé de se prêter à un interminable jeu de piste pour parvenir à ne récolter que de maigres bribes de connaissances. L'entreprise, loin d'avoir représenté un investissement à haut rendement, paraissait néanmoins inévitable pour le profane, depuis qu'un certain Aion était devenu membre de l'Alliance. Soupirant de frustration, Doom referma finalement le précieux document, regrettant de ne pas s'être plongé plus tôt dans le mysticisme. C'est alors qu'une sonnerie discrète tinta, et qu'une fenêtre s'ouvrit sur un des écrans lui faisant face.

Il devait être aux alentours de quatre heures du matin, à présent. Une sorte de nuage cotonneux et invisible semblait atténuer le sifflement des appareils électriques parsemant le bureau meublé dans un style gothique tape-à-l'œil : des tables longues et peu larges, métalliques, mais ornées de draperies d'un vert profond ; des lustres en cristal volumineux, aux motifs alambiqués ; des fenêtres masquées par de lourds rideaux aux tons bordeaux ; des tableaux de maîtres représentants des paysages lugubres, ou des visages torturés (lorsqu'il ne s'agissait pas carrément du propriétaire actuel, avec son masque, ou dans diverses poses conquérantes idéalisées). Assis sur son confortable siège, la nuque reposant sur un appui-tête judicieusement incurvé, l'unique occupant de la pièce faisait courir ses doigts terminées par des griffes sur un clavier, ouvrant simultanément plusieurs fenêtres réduites représentant les images filmées par ses caméras-espions. Les nanomachines, dotées d'un dispositif de camouflage et d'une batterie longue durée, avaient été déployés par Docteur Doom au lancement de l'Alliance. Chaque nouvel adhérent se retrouvait rapidement surveillé (à son insu, naturellement) vingt-quatre heures sur vingt-quatre par un trio de mouchards. L'initiative permettait au co-fondateur du groupe de se renseigner sur les motivations de chacun tout en lui offrant la possibilité de géo-localiser le membre voulu en temps réel. Du moins, pour la plupart...

Aucune caméra n'était parvenu à suivre Obscure plus d'une heure sans qu'il ne disparaisse mystérieusement dans la foule. Quand à Magneto, sa nature intrinsèque de maître du magnétisme parasitait toute tentative de surveillance par le moindre composé métallique. Hormis ces exceptions, il était donc possible à Victor de connaître en permanence la position de ses collaborateurs. Une information pouvant se révéler utile, comme dans le cas présent. Une alerte de son réseau privé venait en effet de lui annoncer qu'un cargo transportant un important chargement d'armement biotechnologique (de l'uranium lourd en quantité, ainsi que divers agents à haut pouvoir pathogène, tels que du clostridium, de l'histoplasma ou des souches de Brucela) en plein Pacifique. Fronçant les sourcils, l'homme accepta la demande de visioconférence qui sonnait piteusement depuis plusieurs minutes, tout en continuant à chercher parmi ses collaborateurs un potentiel agent à dépêcher. Inutile d'assister au triste spectacle d'un responsable affichant ses plus belles grimaces de contrition à la caméra, un échange purement verbal suffirait.

" Qu'est-ce qui s'est passé ? Notre couverture a été éventée par les autorités militaires ?"

- Non, seigneur Doom. Je dois vous avouer que je me réjouis de pouvoir m'adresser directement à vous. Avec l'important décalage horaire, il aurait été...

La voix plaintive du petit responsable des opérations d'une base annexe du Docteur Doom n'aurait jamais cessé son babillage si ce dernier n'avait pas rappelé à l'ordre son interlocuteur. A demi focalisé sur la conversation, le régent latvériste agrandit une fenêtre montrant Stane assistant à une vente aux enchères. Le géolocalisateur indiquait justement qu'Obadiah se trouvait actuellement à Hawaï. Le Hasard faisait décidément bien les choses, certaines fois.

" Je vous ai demandé ce qui s'était produit avec cette cargaison. Et d'où me contactez-vous ? " Exigea-t-il froidement.

- Pardon, maître. Je vous prie de bien vouloir m'excuser. Ici le commandant Morrison, du Wave Seaker. Notre base mobile avait pour ordre initiale de se tenir en alerte le long du trajet du convoi immatriculé A0205K , pour prévenir toute tentative d'abordage. Une déficience technique majeure a entraînée l'explosion des turbines principales, alors que nous étions à mi-chemin de la côte Ouest. Une partie de la cargaison s'est échappée et a décimée l'équipage, qui a eu le temps d'émettre un S.O.S. dans la panique engendrée.

Doom écrasa du poing son accoudoir. Malédiction ! La cargaison représentait une dépense des plus conséquentes pour le maître du crime. Qu'elle soit perdue en haute mer constituait en soit une catastrophe. Mais si en plus les autorités se rendaient sur les lieux du sinistre, alertées par l'appel de détresse, et qu'elles fouillaient un peu la zone... On ne tarderait pas à remonter jusqu'à lui. Il fallait empêcher cela, absolument.

" Commandant, je vous ordonne... " Entama le criminel d'un ton brusque.

- N'ayez crainte, votre grandeur. Interrompit le navigateur à ses dépends. J'ai ordonné à mon équipage de harponner le navire, que nous avons tracté avec notre sous-marin avant de l'envoyer par le fond aux abords de Hawaï. Toute trace du bâtiment a été détruite, et nous nous sommes assurés que la cargaison reste parfaitement étanche. Elle se trouve en sécurité, à plusieurs mètres de profondeur. Malheureusement, cet espace sous-marin est réputé dangereux, j'ai donc jugé utile de vous...

- Vous avez très bien fait, Commandant. Je suis extrêmement fier de vous. A présent, je souhaite que vous vous alliez récupérer mon équipe aux coordonnées indiquées ici. Fit l'industriel sans scrupule en envoyant par lien l'affichage des coordonnées de ses caméras espions affectées à la surveillance d'Iron Monger. La position peut être amenée à se modifier quelque peu... Tâchez de vous approcher le plus de ces indications, Commandant Morrison. Dans approximativement... Trois heures, disons, vous enverrez une chaloupe récupérer mes émissaires sur la terre ferme, et vous les conduirez là où a sombré la cargaison. Une fois l'ensemble récupéré, acheminez-la au port de Calbo San Lucas. Je vous transmettrai les détails ultérieurement. Pour l'heure, je dois contacter d'autres agents. Conclut l'homme en armure en fermant la fenêtre de conversation.

Puis, sans perdre un instant, le dirigeant latvériste commanda à l'un de ses aérodromes privés un vol en direction de Hawaï, autorisant pour les circonstances une communication radio entre le pilote de l'avion et le commandant Morrison afin de faciliter l'opération. Stane avait été désigné pour aller jouer les manutentionnaires amphibiens, certes, mais il n'en restait pas moins que son affectation risquait de l'exposer à de nombreuses substances mortelles. Mieux valait s'assurer de la bonne marche des opérations, en faisant en sorte qu'un agent supplémentaire rejoigne l'ennemi juré de Stark sur le terrain.

* Et quoi de mieux qu'un homme invulnérable pour une mission à haut risque ? * Soliloqua le coordinateur qui faisait déjà savoir à Cain qu'une correspondance l'attendait non loin de sa position.

Ce n'était pas la première fois que les deux hommes se retrouvaient à œuvrer de concert. Déjà au Cambodge, Doom s'était arrangé pour les affecter à une mission de... Négociation musclée. Malheureusement, de ce qu'il avait pu en voir, Marko et Obadiah n'en étaient pas encore à fonctionner en parfaite symbiose. Un problème de moindre importance, au regard de l'absence de réelle difficulté de leur mission. D'une façon générale, Victor considérait une mission comme facile tant qu'elle ne comprenait l'intervention d'aucun justicier. Pour un surhomme de l'Alliance, tout le reste n'était forcément que simplicité ! Tout en songeant à ces considérations annexes, le rival de Richards rédigea à la va-vite une lettre expliquant sommairement ses objectifs à Stane (indiquer au Fléau les détails d'une mission s'était rapidement avéré n'être qu'une perte de temps ; il était plus productif de sobrement lui désigner sa destination) en négligeant volontairement de mentionner les possibles dangers ou risques encourus par le duo. Anticipant la réaction de son allié barbu, le Docteur Doom ne précisa qu'en post-scriptum le fait que Cain était de la partie. D'expérience, le fourbe gestionnaire savait qu'il valait mieux s'assurer que Stane avait lu l'ensemble de son ordre de mission avant de lui annoncer une mauvaise nouvelle. Procéder inversement n'était pas du tout recommandé pour la bonne réalisation d'une opération, même enfantine. Victor scanna son pli avant de l'envoyer à l'aérodrome, en spécifiant qu'il désirait que le document soit collé bien en évidence (le fait que les consignes soit rédigées à la main permettrait de confirmer la provenance des directives).

* Ce cher Monsieur Stane. Je devrais peut-être songer à le récompenser... Après tout, il n'a jamais vraiment refusé d'obéir à mes ordres. Mieux vaut encourager ce type de comportement. Quand au Fléau... *

Pour le Fléau, Doom avait d'ores et déjà sa petite idée. Ce n'était encore qu'un projet, mais qui avait de bonnes chances de se réaliser. Le baron de métal se préparait à entrer dans une de ses phases de réflexion riche en planifications divers et variées, lorsqu'on vint toquer à sa porte. La tonalité ne laissait aucun doute sur la nature de la visite, aussi le maître des lieux ramena-t-il sa capuche sur son visage, tout en diminuant légèrement la luminosité de la pièce. Une pénombre convenait mieux à l'ambiance qu'il souhaitait créer. Pivotant sur son fauteuil, l'homme au corps recouvert de titane croisa les doigts et invita d'une voix rigide :

" Entrez ! "

Sans bruit, la porte coulissa, dévoilant un groupe de cinq scientifiques. Ils appartenaient à l'une des équipes que l'intriguant latvériste avait fait venir dans ce laboratoire secret, en Serbie. Tous présentaient un profil similaire : diplômes depuis peu, désireux de gagner beaucoup d'argent facilement et (le plus important) pères de famille. On s'assurait facilement du silence des pères de famille : il suffisait en général de menacer femmes et enfants pour que le père se tienne docilement cois. Ceci fait, on pouvait alors indiquer aux candidats recrutés les modalités de leur projet, souvent illégaux, dangereux et destinés à rester secrets. Les cinq ingénieurs devaient être venus faire un rapport à leur seigneur, une obligation imposée par ce dernier pour surveiller la bonne marche de ses plans. Toisant ses visiteurs en blouses blanches d'un regard froid, Victor décela distraitement qu'aucun ne paraissait avoir dormi correctement depuis plusieurs semaines. Yeux rouges, commissures des lèvres sèches, teint blafard, le groupe accusait une fatigue grave qui promettait d'être délétère en cas de prolongation.

* Ils pourront largement se reposer une fois leur tâche menée à bien... * Trancha durement le régisseur suprême du laboratoire sous-terrain en pianotant sur son accoudoir.

" Monseigneur ! La première unité DoomBot a parfaitement réussi tous les protocoles de test et a été déclarée opérationnelle il y a quelques instants. "

- Naturellement. Pourquoi voudriez-vous qu'il en soit autrement ? Gronda le maître du crime sans jeter un regard à son interlocuteur.

- Heu... Je...

- C'est moi qui ai mis au point ces androïdes, moi qui ai réalisé une merveille de technologie. Vous, vous n'avez qu'à reproduire mes actes en suivant à la lettre mes instructions. Il aurait été proprement navrant que vous ne parveniez pas à effectuer une tâche aussi simple... Dites-moi plutôt où en est le reste de la production.

L'intéressé prit le temps de consulter sa tablette tactile avant de répondre respectueusement :

" Les trois autres unités en sont à vingt-sept pour cent de leur élaboration, et subissent actuellement l'installation de leur programme de personnalité. Nous sommes parfaitement dans les temps, seigneur Doom. "

- Humpf... Pour l'instant. Mais dites-moi, n'est-ce pas Monsieur Northon que j'aperçois avec vous ? Dois-je en conclure que vous venez m'apporter de bonnes nouvelles concernant notre projet principal ? S'enquit d'un ton glacial la silhouette voilée par la semi-obscurité en appuyant son menton sur sa main droite.

Jonas Northon, la quarantaine, transpirait à grosses gouttes, et paraissait encore plus fatigué (si cela était imaginable) que ses collègues. Les mains moites, il s'efforça de prendre la parole malgré le triple nœud marin lui obstruant la gorge. Contrairement à la majorité des scientifiques présents dans l'usine secrète, lui n'avait pas été assigné à la production d'une escouade de DoomBot de guerre par le dompteur de l'énergie Eldritch. A la place, on lui avait imposé de produire un prototype de générateur ARK, celui-là même qui alimentait en énergie l'armure légendaire du vengeur Iron Man. Autant dire qu'en deux mois d'efforts louables, le malheureux n'avait fait qu'accumuler les échecs. Dans un regain inattendu de bravoure (peut-être uniquement dû au stress surchargeant son sang en acétylcholine), Jonas se décida enfin à faire le grand saut.

" Il... Votre seigneurie... il y a eu un... Un problème technique, lors de la fabrication du dernier prototype. Une réaction en chaîne a prit naissance lors de l'assemblage de l'hémi-champs sous basse pression, et nous n'avons rien pu faire pour empêcher l'explosion. Nus ne parvenons toujours pas à stabiliser le cycle de combustion du générateur..." Conclut piteusement le condamné à mort en fixant le bout de ses chaussures.

* Je vois... Des cargaisons de palladium importées à mes frais, des semaines d'attente pour ça... Je vois que je n'ai fais que perdre mon temps. Qu'importe, après tout ! Mon petit simulacre est en bonne voie, et c'est l'essentiel. Il aurait néanmoins été réjouissant de parvenir à percer le secret de cet agaçant justicier rouge et or... * Songea en aparté le Docteur Doom, tout en se levant.

Depuis des mois qu'il s'occupait de gérer les affaires courantes de l'Alliance, Victor en était arrivé à se faire très discret. Or, Richards n'étant pas un imbécile malgré ses très nombreux défauts, il ne tarderait pas à suspecter son ennemi mortel d'ourdir quelques machinations diaboliques dans l'ombre. Partant de ce postulat extrêmement probable, le leader des quatre Fantastiques commencerait à fouiner un peu partout à la recherches de rumeurs intéressantes, ce qui pouvait porter lourdement à préjudice pour les préparatifs laborieux entamés de longue date par le baron de métal. Fort de ces considérations, le despote de la Latvérie avait entreprit de bâtir une usine secrète où se construirait une équipe de DoomBot, officiellement destinés à attaquer la Maison blanche. Officieusement, ces automates étaient destinés à donner un os à ronger à Reed, qui retournerait sereinement s'occuper de ses affaires une fois le laboratoire localisé et détruit. Pendant ce temps, Doom pourrait vaquer à ses divers activités tranquillement. Il allait sans dire que les fonds investis dans la "diversion" (et qui dépassait les milliards de dollars américains) provenaient des caisses du trésor publique latvériste. Il aurait été de mauvais goût de ponctionner les fonds de l'Alliance pour une initiative aussi personnelle.

Pour l'heure, l'ingénieux criminel avait quitté son siège, afin de venir se placer face au quadragénaire porteur de mauvaises nouvelles. Mus par un puissant instinct de conservation, le quatuor des scientifiques indemnes s'écarta de la brebis galeuse, qui, perdant soudainement le contrôle de ses nerfs, se mit à s'époumoner en pleurant à chaudes larmes :

"Je vous en supplie, mon seigneur ! Ne me tuez pas, par pitié ! J'ai fais tout ce que j'ai pu, je vous le jure ! heuheu... "

- Oh, mais il serait dommage de vous tuer, Monsieur Northon. Les bons ingénieurs sont si difficiles à trouver, de nos jours... Rassura doucement Victor, prononçant ces mots d'une voix ténue.

Le suppliant en blouse, n'en espérant pas tant de la part de son si terrifiant employeur, leva prudemment vers ce dernier des yeux embués débordant de gratitude. Or, si il est une chose à savoir absolument lorsque l'on s'adresse au Docteur Doom, c'est qu'il se met souvent à parler à voix basse lorsqu'il se retient de céder trop vite à une pulsion meurtrière. Son égocentrisme le contraint en effet à prononcer une réplique faussement rassurante, avant de déchaîner sa rage et de déclamer une tirade sentencieuse. Dans le cas présent, ce fut une frappe magistrale qui, enfonçant l'avant-bras de l'homme à la cape au travers de l'abdomen de son ex-employé, mit un terme aux faux-semblants. Le poumon droit écrasé par la brusque pression, Jonas s'écroula, tentant vainement d'aspirer de l'oxygène tandis que des messages de douleur explosaient dans chaque recoin de son cerveau.

" ... Vous venez d'en apporter la preuve, Monsieur Northon."

Il prit le temps d'essuyer son armure souillée de sang sur le corps du mourant, avant d'ordonner aux quatre survivants figés d'horreur :

"Messieurs, je vais devoir m'absenter pour un long moment. Je compte donc sur vous pour ne pas me décevoir, et faire en sorte que l'unité DoomBot soit prête dans les délais. "

Franchissant le pas de la porte, le machiavélique super-vilain se dirigea majestueusement vers son héliport, en faisant résonner l'écho de son pas dans les couloirs. L'heure était venue de retourner en Latvérie. Il n'avait que trop traîné.