You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past.

Le passé est le passé… Oui, pour la plupart des gens les choses fonctionnent ainsi. Pas pour moi : Depuis que je suis une enfant le passé me poursuit, hantant chacun de mes pas, influençant chacun de mes actes. En mal souvent, mais parfois en bien. C’est sûrement pour cette raison que personne ne sait réellement qui je suis, pour cette raison que je mens comme je respire même aux gens en qui j’ai une confiance absolue. La confiance… Drôle de notion d’ailleurs, la dernière fois que j’ai réellement fait confiance à quelqu’un m’a valut un lavage de cerveau. Maudite ? Non, je ne crois pas à tout cela, je préfère ne pas y croire.

Quoi qu’il en soit, le passé aujourd’hui prends la forme d’une femme atrocement dangereuse, crée exactement comme moi, pour les mêmes raisons : La veuve noire 2, Yelena Belova… Cette femme est une arme de destruction massive agissant encore au nom de nos ennemis, tentant de détruire le capitalisme et tous ses représentants. J’ignore combien de fois nous nous sommes battues, combien de fois nous sommes passées à deux doigts de nous entretuées. En vain, nous avons les mêmes méthodes, le même fonctionnement. Seulement notre dernière rencontre à laissé quelques traces et m’a couté un petit séjour à l’hôpital dont je me serai volontiers passé.

Mais une mission est une mission est je dois donc faire abstraction du passé, une fois de plus.

Les ordres sont clairs : incognito, rejoindre mon contact à Varsovie dans un night club. A mes yeux il n’y a rien de plus efficace qu’une petite robe noire assortie d’une légère couche de maquillage. Ne pas se faire remarquer mais ne pas sembler trop étrange. Invisible, devenir parfaitement invisible. Bien qu’il ne soit pas simple de passer totalement inaperçue quand on a les cheveux couleur feu et une silhouette à faire tourner toutes les têtes… Pas de ma faute et je ne fais rien pour amplifier tout cela.

Une fois le message de mission confirmé, je me jette dans le premier avion et je rejoins mon point de rendez-vous presque sans encombre. Juste un bras cassé et un homme mis hors d’état de nuire dans une petite ruelle obscure : on ne touche pas la Veuve Noire sans en payer les conséquences, jamais. Puis ils ne voulaient pas comprendre que je n’étais pas intéressée, ma patience à des limites et elles sont assez vite atteintes.

Le Quo Vadis n’est pas une boite très populaire visiblement… Pas forcément malfamée mais pas non plus très accueillante. Au bar, il y a quelques hommes accompagnés de femmes peu vêtues, le reste est pratiquement désert. Je commande un verre au bar pour ne pas sembler trop étrange puis je regarde autour de moi. Toujours analyser les lieux, repérer les points faibles et les points forts, savoir exactement où se réfugier, de quoi je peux me servir en cas d’attaque. Analyser aussi les gens, repérer les victimes et les agresseurs potentiels, toujours. Une fois ma vodka en main, je cherche mon contact qui est effectivement planté devant une machine à sous.

D’un pas félin, tentant pourtant de passer relativement inaperçu, je m’approche de lui avec un sourire. Au pire, les autres penseront que je suis intéressée ou même… Une femme de petite vertu à la recherche d’un client. Qu’ils pensent ce qu’ils veulent, ça n’a pas d’importance tant qu’ils ne s’approchent pas trop et, en général, ils n’osent pas.

« Travel light....Freeze at night »

Murmurais-je à son oreille comme un mot d’amour. Il y a longtemps que je n’étais pas partie en mission, trop longtemps à mon goût. L’impression de rouiller, de pourrir… C’est terrible d’avoir été faite pour tuer, pour agir. Il se passe des choses à New York, pas assez pour moi et encore moins dans le gouvernement. Je suis heureuse ici, l’adrénaline revient doucement dans mon sang. Je me sens vivante, entière.

You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past.

Après une analyse un peu plus poussée de l’endroit, je réalise qu’il existe des recoins un peu à l’écart où plusieurs personnes sont installées. Leur dialecte m’est familier, assez inévitable quand on parle presque toutes les langues de la terre… Japonais donc, un bus entier pratiquement. Ils ne semblent pas représenter de danger puisqu’ils sont assez loin de nous. Mais ce n’est pas réellement un lieu à touriste et il va donc falloir que je garde un œil attentif sur eux.  Pour le reste, ils ne sont qu’une vingtaine et ils semblent trop occupés pour représenter un réel danger. Ne jamais avoir trop confiance. Je garde donc un œil sur eux aussi et mes doutes sont d’autant plus grands quand je réalise que mon contact sur place n’est autre que Malthom. Enfin j’ignore quel nom il porte ce soir, je ne suis même pas sûre de connaître sa véritable identité. Un détail assez insignifiant finalement, je le connais assez pour pouvoir me passer de son nom.

En général il ne manque jamais de me faire une petite réflexion sur le nombre de repas que je lui dois ou même sur le nombre de lapin qu’il collectionne par ma faute. Pas cette fois. Et son silence n’est pas bon signe, surtout que je viens de lui donner le mot de passe… La Veuve Noire n’en est pas à son coup d’essai et je suis presque déçue qu’ils aient pu croire un seul instant m’avoir comme ça. Un piège, un vulgaire piège avec le plus piètre des appâts… Malthom est un ami, il n’a pas pu me trahir pleinement et sa réaction en est sûrement la preuve : son absence de réaction est louche, trop louche. Je n’ai pas une minute à perdre et ce même si personne dans la pièce ne semble réagir à ma présence. Ce n’est pas un coup de Lena, elle est beaucoup plus subtile que ça et elle n’a pas recours à ce genre de subterfuge pour m’atteindre. Elle est une Veuve Noire elle aussi, elle se fiche de se salir les mains.

Dans la discrétion la plus complète, je sors mon arme et la plante dans le dos de mon contact. Nous devons nous extraire d’ici rapidement et on ne passera pas par la grande porte… Je connais les lieux, j’ai analysé la disposition avant de venir, tous les plans sont gravés dans ma tête, toutes les issues. Il me déçoit énormément et je ne vais pas me cacher pour lui dire… Mais pas tout de suite, pour le moment il faut fuir avant que les choses ne dégénèrent et que les Yakuza nous sautent dessus. Ce bus de touriste est plus louche que jamais et l’ensemble de l’établissement est devenu suspect à présent. Méfiance absolue, réactivité impeccable… Je me penche de nouveau vers lui, lui susurrant de nouveau à l’oreille mais pas du tout sur le même ton. Cette fois c’est une voix froide et autoritaire qu’il entend, ce n’est pas dans nos habitudes.

« On va faire un petit tour aux toilettes toi et moi, je sens que tu as des tas de choses à me raconter… »

Je le pousse à se lever et nous gagnons les toilettes sans que je n’ôte le canon de mon arme de son corps. J’aurai pu sortir seule mais j’ai bien l’intention de savoir ce qui se trame… Une chance pour moi, les toilettes sont désertes et nous pouvons donc y entrer sans nous faire trop remarquer. Je ferme la porte à double tour une fois dedans et je le pousse violement contre le mur. Il n’a pas droit à mon joli sourire cette fois, je ne plaisante pas du tout… Ce n’est pourtant pas la première fois que je me fais piéger mais sa présence m’agace profondément. Peut-être en a-t-il eu assez de se faire repousser ? Peut-être qu’il a finit par comprendre que ses sentiments n’étaient pas partagés ? Je l’aime beaucoup, mais en tant qu’ami… C’est dur, triste, mais c’est comme ça. Je suis la Veuve Noire, je n’ai aimé que très peu d’homme dans ma vie et ça s’est toujours mal terminé…

« Tu as deux minutes pour m’expliquer ce qui se passe. »

Dis-je en entrant dans l’une des cabines avant de frapper avec ardeur contre la faïence. Il y a un passage là dessus, un vieux tunnel et pas de canalisation sous ses toilettes si. Une aubaine. Nous suivrons ensuite les égouts jusqu’à la sortie de la ville. Tout en travaillant à notre fuite, je l’écoute d’une oreille attentive. Il ne nous reste pas beaucoup de temps, ils nous attendent peut-être même dans les égouts mais ce n’est pas important, je sais quoi faire et j’ai déjà prévu un plan de sortie… Il faudra sûrement en tuer un ou deux, il y aura des dégâts collatéraux mais ce ne sera pas la première fois. Puis j'ai un otage cette fois...

You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past.

En principe, j’aurai répondu à ses petites remarques sarcastiques mais j’ai mieux à faire cette fois. Cet endroit sent le piège à plein nez et je ne peux donc pas me permettre de perdre du temps à bavarder. Une chose est certaine, ce n’est pas un coup de ‘Lena, elle serait déjà là sinon, une lame sous ma gorge… Elle n’hésite pas à faire le sale boulot et encore moins quand il s’agit de moi. Et pourtant il y a une certaine entente entre nous, sûrement un truc dans les gênes qui fait qu’on ne peut pas réellement se détester ou tenter de se détruire… Mais, une fois de plus, la question n’est pas là.

Concentré sur mon travail, je l’écoute tout de même avec attention, peinant tout de même à croire à son histoire. Et pourtant je le connais, je sais que c’est plausible, mais mes nerfs sont à vifs et je ne suis pas d’humeur à tergiverser. Finalement, quand sa voix tourne à la supplication, je comprends qu’il est sincère. Des capteurs de mouvements, un plan pour mon assassinat… Pensaient-ils vraiment que ce serait aussi facile ? Il est là pour m’aider mais sa présence aurait suffit, il me suffisait de savoir qu’il s’agissait d’un piège, je peux faire le reste toute seule… Mais il est là maintenant, autant qu’il serve à quelque chose.

Et il ne tarde d’ailleurs pas à se rendre utile en défonçant la porte sur un homme armé. Un homme parmi tant d’autre, et le bus de japonais armé pour nous détruire. Je savais qu’ils étaient louches, ils ne pouvaient pas être là sans raison, ce n’était pas possible. Heureusement pour moi, je connais le maniement du sabre et parer les coups ne sera pas difficile. Logan m’a apprit dans mon enfance, un des rares souvenirs de cette période qui soit revenu… Mes débuts à la chambre rouge, ma première rencontre avec Wolverine… Mais il est temps de passer aux actes et cette idée à l’étrange effet de me détendre un peu. Maintenant, il est l’heure de jouer.

« Rassure moi, votre plan fantastique inclus une super idée pour se débarrasser d’eux pas vrai ? »

Au pire des cas, ça me dégourdira un peu les jambes… J’ai re-rangé mon arme dans sa cachette, consciente qu’il me sera inutile de gaspiller mes balles sur ce nombre… Non, je vais leur piquer un sabre et je vais me faire plaisir, comme au bon vieux temps. Je sais que mon ami est capable de se défendre tout seul, nous faisons une bonne équipe sur le terrain. Que le spectacle commence !

You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past.

Malgré mon entraînement et ma technique, je me suis rarement retrouvée face à un pareil nombre. C’est d’ailleurs des situations que nous évitons toujours, question de survie. Seulement nous n’avons pas beaucoup de choix et il faut donc agir en conséquence en fonçant dans le tas. Je ne sais pas qu’elle est le plan de mon camarade de jeu mais je sais très bien quel est le leur : me tuer. Pas de chance pour eux, je n’ai pas l’intention de mourir aujourd’hui ! Alors je me sers de Malthom pour sauter sur nos assaillants, récupérant dors et déjà deux sabres bien aiguisés. Je maîtrise les techniques samouraï au même titre que des tas d’autres. Je suis faite pour tuer, pour m’adapter à toutes les situations, à tous les adversaires… Mais nos adversaires actuels ne sont pas traditionnels et ils semblent se dissoudre dans une lumière verte… Ils semblent aussi de plus en plus nombreux et ça ne me plaît pas du tout !

Toujours avec mes deux sabres, j’évite les balles de mon associer et je tranche le plus de corps possible. Ces ninjas ne sont pas très efficaces mais c’est leur nombre qui m’inquiète le plus… Leur nombre et l’étrange lueur verte que l’un d’eux projette sur Malthom, le propulsant au sol. Un léger moment d’inattention qui laisse à l’un d’eux le loisir de m’attraper à la gorge. Un geste qu’il regrettera bien vite puisque je me projette derrière lui d’un bond, me servant de sa propre force. Je lui plante ensuite mon sabre dans le dos puis me retourne vers tous les autres. Toujours aussi nombreux et mon compagnon de bataille semble tenter de gagner le centre de l’areine… Sûrement ça son plan et je décide donc de diriger mes attaques vers là bas.

Il n’est pas simple d’avancer dans la masse qui semble toujours plus dense. Leurs attaques ne sont pas très efficaces avec les sabres mais leurs éclairs lumineux sont plus complexes à esquiver. Je me fais d’ailleurs projeter au sol moi aussi, une ou deux fois… Qu’est ce que c’est que ces créatures ? Qui les envoi pour me tuer ? Ce n’est pas ‘Lena, j’en suis sûre et certaines… Finalement, nous parvenons à nous approcher de la fontaine mais je ne sais pas du tout ce que ça nous apportera. Malthom n’est jamais très loin de moi et nous sommes toujours aussi efficace ensembles. D’un regard perplexe, je l’interroge sur la suite du plan, espérant qu’il ne tarde pas trop à nous sortir de là.

You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past.

La bataille fait toujours rage, les shuriken volent toujours autour de nous mais il n’est pas réellement difficile de les renvoyer ou de les éviter. Virevoltant de part et d’autre de la pièce principale, je fais de mon mieux pour survivre, ne prêtant pas réellement attention à mon compatriote qui, je le sais, s’en sort toujours très bien sans moi. Puis soudain, je sens quelqu’un qui s’approche vers moi à toute allure… Un geste de défense bien vite écrasé par la puissance de mon ami qui s’élance alors vers le grand lustre du plafond.

Nous sommes rapidement suivit par une nuée de shuriken et je ne perds donc pas une seule seconde pour continuer l’ascension vers le plafond. Je ne sais pas réellement quel est son plan mais pour le moment j’ai mieux à penser : survivre. Avec agilité, je tourne autour de la chaine principale du lustre, descendant parfois sur les chaines annexes, renvoyant les shuriken qui m’arrivent dessus, évitant tout autres projectiles et attirant (sans réellement le vouloir) leur attention sur moi. Je suis fatiguée, blessée au bras mais je ne cesse de me battre, je ne fois pas me laisser submerger.

C’est alors que je réalise ce que Dwayne est entrain de faire, il reprend de l’énergie pour détruire le dôme, pour nous sortir d’ici en infligent le plus de dégât possible… Astucieux et il va falloir que je réagisse très vite ! Tentant d’être efficace sur les deux plans, je me défends toujours, guettant le moment où il faudra que je quitte ma chaine pour m’accrocher où je peux… Un moment qui arrive plus rapidement que prévu et heureusement que mon ami est là. A cause de mon bras, je ne parviens pas à me rattraper, manquant de chuter…

Rattrapant le bras de Dwayne, je me hisse hors du club et souffle un bon coup. Son petit manège nous a offert une petite pause mais elle ne sera sûrement pas longue, ils ont sûrement prévu de quoi se charger de nous à l’extérieur... Silencieuse, légèrement essoufflée, je me contente de le regarder avec un air interrogateur. Il semblait sûr de son plan tout à l’heure, il doit certainement avoir vu plus loin que cette sortie fracassante ! Ou du moins je l’espère sinon les choses vont être bien plus compliquée que je ne l’avais prévu en arrivant ici…

Une chose est sûre, ce n’est pas Yelena, elle n’a rien à voir là dedans, elle n’aurait jamais délégué pour moi, jamais… C’est une tradition entre nous, nous nous battons toujours en face, nous réglons toujours nos différent en face. Entre Veuves Noires, c’est la moindre des choses. Alors qui a commandité tout ça, pourquoi un tel acharnement et pourquoi si peu de discrétion ? De la folie, une folie pure que je ne m’explique pas mais Malthom pourra sûrement m’en dire un peu plus une fois qu’on sera sorti de là.