Elle était venue rédiger et remettre un rapport à la Résistance. Elle avait réussi à emprunter un local avec un ordinateur et une imprimante. Avec son manque de concentration qui la caractérisait aussi bien dire qu'elle avait passé plus de temps à faire des niaiseries qu'à faire le rapport en question et que par la même occasion elle avait complètement oublié ce qu'elle avait à faire avant de rentrer chez elle.

Rapport complètement taper, imprimer et remis, voilà une bonne chose de fait c'était-elle dit. Elle regarda l'heure, 17 h 30.

« Fuck. »

Elle n'aurait jamais le temps de se rendre jusqu'à son boucher habituel pour lui acheter du sang, c'était le seul qui ne se posait pas de question lorsqu'elle lui en demandait, les autres la regardent toujours bizarrement. Il fallait qu'elle trouve un autre moyen pour en avoir, car elle n'en avait plus chez elle. C'est là qu'elle se dit qu'il devait bien en avoir à l'infirmerie, elle n'y était jamais allée pour quêter de ce précieux liquide, préférant le laisser pour ceux qui en avaient réellement besoin, mais là c'était un cas d'urgence. Maintenant il fallait simplement qu'elle trouve cet endroit dans ce dédale de couloir heureusement qu'il y avait des panneaux d'indications.

*Bon voilà j'l'ai enfin trouvé. Commençait a être temps je commence à avoir un peu faim.*

Puis c'est là qu'elle se mi à se demander.

*J'espère qu'il n'y a personne de blesser dedans. Ça serait bien ma veine arrivée dedans pour avoir du sang et tomber sur quelqu'un qui saigne. Avec la faim qui commence, il y aurait l'odeur en prime.*

Sans oublier qu’en faisant cette demande  elle risquerait de faire peur au patient ainsi qu’à l’infirmerie.

*Faites qu'il n'y ait aucun blesser. Je n'ai pas envie qu'ils pensent que je risque de lui sauter à la gorge.*

Même si on est demi-vampire, on a parfois à faire avec les stéréotypes sur les vampires répandus par notre cher ami, j'ai nommé Hollywood. Elle entrouvrit la porte, sentit rapidement l'odeur, aucun risque, pas de trace du liquide rouge dans les airs. Maintenant elle était certaine de pouvoir entrer sans que celui-ci ne fasse son agace avec son nez et son estomac. En entrant elle cogna sur la porte pour signaler sa présence.

« Salut, il y a quelqu'un? »

*Bon je fais comment pour en demander?*

Elle attendit d'avoir un quelconque signe de présence vivante dans ce lieu, que ce soit des paroles ou bien un geste.

« Vous n'auriez pas quelques poches de sang en trop? »

* Un peu direct, mais en même temps j'ne crois pas que j'aurais pu le formuler autrement. J'espère que je ne vais pas lui faire peur, ou pire encore que ce ne soit pas une super croyante qui va me balancer une croix ou bien un autre signe religieux. *

Sa tête ce souvenait encore du rapprochement qu'elle avait eut avec un crucifix après que le propriétaire ait vu que l'eau bénite ne lui faisait rien.

L'hybride fut incapable de retenir un sourire en coin comme à son habitude, c'est vrai que c'était pas mal tôt pour l'Halloween, elle aurait peut-être dû dire que c'était pour une soirée costumée avec pour thème les films d'horreur. Mais n'empêche que c'était une plaisanterie, donc pas besoin qu'elle soit logique.

Maintenant elle avait passé le plus difficile, c'est-à-dire donner la véritable raison de sa présence dans ce lieu tout en évitant d'être la cause d'une crise cardiaque. Imaginez la scène, l'infirmière qui fait un arrêt cardiovasculaire parce qu'elle lui annonce qu'ils existent réellement. Ça lui ferait une belle jambe. Non la femme devant elle semblait plutôt bien le prendre, elle ne l'avait pas non plus traité de folle, quoi que cela l'aurait surprise qu'un membre du corps médical le dise aussi directement. Elle lui demanda même si elle avait une préférence, avant de lui dire qu'il ne lui restait que du O positif. De toute façon elle n'avait pas vraiment de préférer, chaque sang avait son petit plus et jusqu'à maintenant aucun ne l'avait déplu.

« Ça ira. »

Le mini-frigidaire ouvert, l'odeur du sang, même dans revêtement de plastique, parvint à ses narines.

*C'est si bon... Garde tes canines rentrées ma vieille.*

Nigel ne se fit pas prier pour les prendre pour en mettre une dans la poche intérieure de sa veste, c'était pratique ce truc pour dissimuler n'importe quoi.

« Enchanté Namira... Merci tu m'sauves la vie »

Ayant toujours une poche dans sa main elle en enleva le bouchon avant d'en prendre une bonne gorge, avant de remettre le bouchon et de la ranger avec sa soeur jumelle. Elle essaya ses lèvres du revers de la manche de sa veste.

« J'espère que ça ne t'as pas déranger, j'avais trop faim... Moi c'est Nigel, mais mon surnom d'héroïne... »

Cela lui faisait vraiment étrange de se dire héroïne, elle qui ne se considérait pas ainsi, mais comme chasseuse, même si comme les héros, les chasseurs sauvaient des vies.

«... est Maav... Comme ça c'est de toi dont les autres parlent? »

Ce n'est qu'après qu'elle pensa à ce qu'elle avait dit, après tous les autres n'en parlaient pas nécessairement en bien.

« Désolé, faudrait que j'apprenne à tourner ma langue sept fois avant de parler parfois. »

« Ah ! Malheureusement, les jambes cassées, je ne peux pas y faire grand-chose... », fit-elle en s'auto-détruisant, mais ça avait le mérite d'être vrai.

Généralement elle les redirigeait vers l'hôpital le plus proche pour y faire les soins. Après tout, elle pouvait diagnostiquer, mais pas soigner ce genre de choses. Il fallait avoir un médecin avec elle et pour l'instant il s'avérait qu'elle ne soit la seule à s'occuper de l'infirmerie. Les rubans de plâtre, il y en avait, mais elle ne savait pas le faire...c'était aussi simple que ça, et ça ne tenait pas de ses compétences.

La voir « manger » la rassura. Elle termina sa barre chocolatée en quelques coups de dents bien placés, avala le tout et jeta l'emballage à la poubelle. Elle apprit par ses dires que le soleil avait ses méfaits sur la santé des vampires et que les loup garous existaient eux aussi. Mais alors, qu'est-ce qui n'existait pas en ce monde ? Les extraterrestres existaient donc aussi ? Namira était un peu inquiète et à la fois plutôt curieuse d'en savoir plus à son sujet. Son monde l'intéressait, c'était peu de le dire. Elle ricana à ses derniers mots. Chacun ses goûts !

« Je ne te verrais pas souvent sur ma table d'auscultation dans ce cas ! Ton pouvoir de régénération doit être suffisamment fort, pas vrai ? »

Wolverine, X-23... d'autres avaient aussi des facultés de régénération et ça me faisait du travail en moins, quelque part. Elixir et Angel pouvaient soigner les gens grâce à leur pouvoir, d'après ce que j'en avais appris. Ce n'était là que pour me prouver encore plus que j'étais inutile...mais ils étaient bien contents d'avoir quelqu'un sur qui compter lorsqu'un homme ou une femme se fait taillader par son ennemi. J'ai déjà eu affaire à ça il y a une semaine et ce n'était pas très beau à voir, mais sans moi, il n'aurait pas fait long feu. Qu'on se le dise.

Elle lui posa ensuite une question plus personnelle. La jeune femme n'eut pas à réfléchir énormément et lui répliqua.

« A vrai dire, j'ai toujours eu un attrait pour le contact humain. J'avais besoin de me sentir utile, de pouvoir veiller sur l'autre tout en prodiguant des soins. C'est dans ce métier que j'ai trouvé ce qui me correspondait le mieux.D'autant que je n'aime pas être au sommet de la hiérarchie...alors médecin ne m'aurait pas plu ! »

Ses joues s'étaient mises à rosir légèrement, comme prise d'une vive émotion de bien être. Ce n'était pas arrivé depuis très longtemps et elle était ravie d'avoir pu ressentir ça à cet instant.

« Et...tu es née comme ça ? Dhampire ? »

Roh zutt! Elle qui avait voulu essayer de lui remonter ne serais-ce qu'un peu son estime de soi. C'était manqué du coup, elle trouverait peut-être quelque chose pour rattraper le coup. De plus de ne pas avoir réussi à la lui remonter, elle espérait qu'elle n'allait pas la rendre paranoïaque en lui apprenant que non seulement dents longues étaient réelles, mais qu'en plus les loups-garous l'étaient aussi. Surtout qu'il y avait de quoi l'être quand on savait tout ce qui pouvait trainer dans les rues.

« Il est fort... m'enfin je ne m'amuse pas à le tester pour connaitre ses limites. Mais si j'me fais couper un membre j'suis mieux de le mettre dans de la glace et de courir à l'hôpital le plus proche... Sinon il y a plus de chance que ce soi moi qui aide quelqu'un à venir jusqu'ici que d'être que moi-même la patiente. »

*Surtout parce que ça pourrait être moi qui l'ai blessé. *

Elle se connaissait bien, il se pouvait fort bien qu'elle lui ramène un patient blessé malgré elle, que ce soit sous le coup de la colère ou bien un entrainement qui aurait été un peu trop dur.

Maintenant le retour de question venait d'être fait et la destinataire de la question n'avait pas mis beaucoup de temps pour y répondre. Signe que soit elle aimait son travail et qu'elle n'avait pas besoin d'y réfléchir avant de répondre, ou bien qu'elle avait une réponse toute fait. À la façon dont elle parlait, c'était la première option. Elle semblait être de ses personnes qui avaient finit par trouver SA propre voie parmi ce grand labyrinthe qu'est la recherche de sa vocation, lui-même à l'intérieur du labyrinthe que j'appellerai la vie. Ce pourquoi Nigel pourrait être sortie si être chasseuse pouvait compter comme un emploi et dans les conditions actuelles, s'il serait un véritable travail, elle le ferait de façon illégale.

« Oui j'suis née comme ça. Mon père était un vampire, mais les vampires fertiles sont rares heureusement, et ma mère était une mutante. J'avoue que ça fait drôle de dire que ma mère a couchée avec une mort, surtout qu'il avait plus de mille ans au compteur et donc il avait des chances qu'ils aient un lien de parenté... Bon ça sonne vraiment bizarre une fois dit, pourtant dans ma tête ça ne sonnait pas pareil. »

Prenant une gorgée pour réfléchir aux prochaines paroles qui allaient sortir d'entre ses lèvres, oui elle était capable d'y réfléchir.

« En tout cas pour revenir à ce que j'ai dit il y a à peine quelques minutes. Tu ne sers pas à rien, sinon tu ne pourrais pas être là parce qu'ils n'auraient pas besoin d'une infirmière et eux qui pensent le contraire juste parce que t'es humaine méritent un bon high five dans la face avec une pelle. »

« Un membre en moins, c'est sûr que ça risque de moins bien marcher tout ça... », commenta t-elle.

Elle n'osait même pas imaginer Maav dans un pareil état. Ce n'était pas à conseiller, même pour un mutant doué de régénération. Mutant, que dis je, dhampire...mais très vite elle allait se rendre compte qu'elle l'était malgré elle. Une histoire d'héritage familial, celui de l'empire génétique. Nami avait un peu étudié la génétique durant ses études, ce n'était qu'un passage bref mais fort intéressant. L'humain était un véritable labyrinthe, mais pas que. Il regorgeait de multiples ressources que l'on exploitait parfois contre lui. Ce n'était pas la meilleure solution à apporter et pourtant, on continuait de jouer avec.

Lorsqu'elle parla de son père, elle crut déceler dans sa voix un peu de dégoût, ou de la haine. Quelque chose, en tous cas, semblait la rebuter chez cet être vampirique. Serait-ce sa nature en elle même ? Telle était la question.

« Pourquoi 'heureusement' ? N'ont-ils pas le droit eux aussi de se reproduire ? », demanda t-elle à tout hasard, penchant légèrement la tête en signe d'incompréhension.

Après tout, même si la plupart étaient maléfiques, pourquoi n'auraient-ils pas ce don de la nature eux aussi ?
Namira ne se rendait pas vraiment compte à quel point ils pouvaient être maléfiques, justement. Elle semblait vivre dans un monde utopique, ou presque. C'était sa naïveté qui reprenait le dessus sur toute autre chose. Lorsque Maav lui annonça de nouveau qu'elle ne servait pas à rien, la jeune femme fut rassurée de l'entendre dire une seconde fois, preuve qu'elle le pensait vraiment.

« Merci. »

Ses yeux rencontrèrent le cadran de l'horloge, elle eut à ce moment là un hoquet de surprise. Il fallait absolument qu'elle se rende en ville !

« Je dois te laisser, Maav. J'ai été heureuse de te rencontrer. » Elle lui sourit chaleureusement, alla chercher son sac à main dans le bureau et en ressortit. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver ! »