Namira est née à Chicago il y a de cela vingt quatre ans. Adoptée quelques mois après sa naissance, elle n'a jamais su qui était ses véritables parents. Ce n'est pourtant pas une question existentielle pour elle, du moins ça ne l'est plus depuis qu'elle est parvenue à un certain degré de maturité. Elle s'est donc retrouvée dans une famille assez particulière, à savoir les Thornston. Trois grand-frères, une petite sœur, autant dire qu'il y avait de quoi faire avec cette fratrie elle-même recomposée. La petite dernière était issu du second mariage de la mère de famille. Elle a dû donc très tôt se forger un caractère qui la protégerait de ses frères, plus âgés et surtout plus dynamiques qu'elle. Les sales coups et bêtises en groupe n'étaient pas chose rare et tout le monde en pâtissait – surtout Namira, à vrai dire. Chose étrange, elle n'a jamais tenté de riposter. Un pacifisme qui ne l'a pas quittée encore aujourd'hui.
A l'école primaire, on la surnommait « miss chut », en rapport avec son caractère assez renfermé qui l'empêchait de prendre la parole en public. En effet, la plupart du temps on ne la remarquait pas car elle ne faisait aucun bruit, et encore moins dans la cour de récréation. Elève studieuse, un poil en difficultés en mathématiques, elle s'est toujours donné corps et âme à ce qu'elle entreprenait. Elle était malheureusement la proie des élèves les plus extravertis, souvent les plus méchants également. Toujours en prenant sur elle, la gamine avançait, difficilement mais sûrement. Aux yeux des parents, tout allait pour le mieux : elle invitait de temps en temps quelques copines à la maison pour souper, et même jouer.
Au collège les choses se sont passées de la même manière, elle rentrait à pied et non plus en bus pour retourner chez elle. C'est en seconde qu'elle tomba amoureuse pour la première fois...oui, c'était la biologie. Pas de muscles, pas de visage, juste l'explication même sous ses yeux de tout phénomène biologique, voire même génétique. Décidée à devenir médecin, les parents furent ravis de l'entendre dire ; la jeune fille travaillait avec acharnement. Au lycée, on la découragea d'aller dans cette voie car ses notes en la matière étaient trop basses, soi disant, pour pouvoir espérer être prise dans certains établissements supérieurs.
A l'université de médecine de Chicago, elle galéra pendant deux années consécutives à manger des informations, puis les recracher sur des bouts de papier qu'on leur donnait durant les partiels. Ce n'était pas une vie qu'elle avait désormais, mais une survie sous terraine. Elle ne voyait plus personne, ne parlait que lorsqu'on lui adressait la parole. Deux ans à n'avoir plus de vie sociale. Au terme de ces deux années, on lui annonça un refus catégorique pour passer en troisième année. Effondrée, et c'est peu de le dire, Nami révisa son orientation qui devint de plus en plus sélectif. Devenir médecin ? Ce n'était même plus la peine d'y croire.
C'est à ses vingt ans qu'elle se décida à passer son concours d'infirmière, qu'elle eut haut la main. Elle étudia pendant trois années et commença à exercer à ses vingt trois ans.
Son premier travail ? Service gériatrie, à New York, ce qui n'était pas des plus fameux dans le domaine. Mais elle tomba cette fois amoureuse d'une femme, une femme magnifique aux boucles d'or. Elle était interne et lui faisait de l'oeil depuis bien des mois. Prenant son courage à deux mains, elle vint la voir. Etrangement, tout se passa pour le mieux, elles discutèrent de tout et de rien et se lièrent d'amitié. Une amitié qui n'allait que dans un sens, car Namira ressentait beaucoup plus à son égard et ce depuis leur première rencontre. Elle finit par lui avouer son béguin, et, étrangement, elle accepta, presque rougissante, de s'engager avec elle. Nami et Emma. Pour la vie, comme elles se le disaient.
Puis vint la guerre civile, les super-héros et vilains sortaient dans la ville pour exposer leur point de vue sur la nouvelle loi visant à référencer les super héros et super vilains suite à la catastrophe de Stamford. Il aurait été difficile de rater ça aux informations, sans compter le procès de Baldwin. Ce fut à cet instant que Namira se révolta. Comment Tony Stark pouvait-il faire subir cela à des milliers de surhommes dont la majorité cachaient leur identité afin de protéger leurs proches ? Lorsqu'elle en toucha mot à Emma, leurs avis divergèrent. Et ce fut la fin de leur belle histoire, car la foi résistante de Nami était beaucoup plus forte que les querelles entre amoureuses. Elle chercha donc un moyen d'intégrer les rangs de la Résistance pour y mettre à profit ses facultés en soin. Ce fut un véritable parcours du combattant mais finit par se faire recruter par Captain America lui-même, qui lui ouvrit les bras volontiers. Ce que ne voyait pas d'un bon œil la majorité des surhommes qui voyaient en elle une potentielle traître, voire un fardeau inutile à se trimbaler pendant chaque missions. Sujette à des moqueries, elle a néanmoins fait la rencontre de Wormhole, qui lui prête désormais ses bras et son cœur lorsque les moqueries deviennent trop insistantes.