Elle venait de terminer de finir de remplir sa fiche de présence lorsqu'elle entendit quelqu'un entrer dans l'infirmerie. Le petit bureau dans lequel elle se trouvait était un peu excentré par rapport à la pièce principale, ce qui faisait qu'elle n'entendait pas toujours lorsque quelqu'un daignait se pointer à sa porte. Toujours est-il que cette fois, Nami avait bel et bien entendu quelqu'un arriver. Elle apposa sa signature sur le registre où se trouvait à peu près toutes les personnes qui étaient passées dans son infirmerie depuis un an. Ce n'était pas un livre d'or mais cela permettait de savoir où étaient partis les compresses et autres médicaments administrés, ce qui permettait de s'organiser quant au ravitaillement. Bien sûr, ce n'était pas de sa poche que l'argent sortait, même si elle l'aurait bien voulu.

Namira se redressa, poussa la porte qui donnait sur l'infirmerie et vit la personne qui l'attendait. La personne en question venait à peine de sortir de sa bouche un « il y a quelqu'un ? », qui n'avait plus lieu d'être désormais.

« Je suis là. », annonça t-elle de but en blanc. « Ouh, je vois. Venez vous asseoir. »

Elle ne lui demanda pas comment il allait, à la vue du personnage, il avait l'air de tout sauf d'être bien portant. Il avait une belle blessure au niveau du visage, on avait dû lui asséner de bons coups bien placés. La jeune femme sortit le désinfectant et quelques compresses en prévision, l'invitant de nouveau à s'asseoir sur la table d'auscultation.

« Dites-moi, à part au visage, où êtes-vous blessé ? »

Les surhommes étaient parfois violents dans leurs mots, c'est vrai. Le fait qu'une humaine s'occupe d'eux avait souvent pour effet de mettre en doute leur virilité. Réaction idiote mais commune à beaucoup de résistants. Elle préférait donc prendre garde à ce qu'elle disait, elle n'avait pas envie de se prendre des injures dans le nez sous prétexte qu'elle avait fauté de quelque manière que ce soit.

Mais avouons-le, des questions sortent parfois de trop...mais après tout, c'était leur combat...

« Comment vous vous êtes fait ça ? »

Très observatrice, elle remarqua sans trop de difficultés qu'il la reluquait de haut en bas. Elle ne savait pas réellement si elle devait en être flattée ou plutôt être inquiète. La plupart du temps, lorsqu'un homme vous regardait de la sorte, c'était souvent pour cacher une envie particulière, celle de vous mettre dans son lit le plus vite possible. Malheureusement, Namira n'était pas très intéressée par la gente masculine et préférait la compagnie des femmes, mais ça, ce n'était pas quelque chose qui se criait sur tous les toits, elle en était consciente. Le fait d'être une humaine était déjà quelque chose d'assez difficile à vivre, alors une femme aimant les femmes...je vous laisse imaginer le désastre que cela provoquerait au vu de la perception très machiste de certains résistants.

Elle le laissa s'installer. A la vue des tics faciaux qu'il avait, tout ceci semblait le faire bien souffrir. Espérons qu'il n'avait rien de cassé, car là n'était plus son domaine, du moins elle ne pouvait plus faire grand chose pour lui à ce niveau. C'est ce qu'elle vérifia en premier, passant sa main chaude sur les ecchymoses et les monceaux de plaies endolories. Quelque chose de cassé ou de déplacé se remarquerait immédiatement aux yeux de l'infirmière. Heureusement pour lui, tout semblait être en place.

« Vous n'avez rien de cassé, c'est déjà pas mal. », lui avoua t-elle. « Par contre, vous allez devoir faire une radio de vos côtes, il est possible qu'elles soient fracturées. »

Namira avait, heureusement, le matériel adéquat. Le SHIELD avait effectivement des ressources dans cet Héliporteur qu'ils n'utilisaient plus désormais. Elle allait d'abord s'occuper des plaies et du reste avant de faire quoi que ce soit. Elle amena un tabouret roulant qu'elle plaça près de la table. Il lui répondit à ce moment-là qu'il s'était fait attaquer par une quinzaine de personnes...

« Ah oui ? Etonnant que vous soyez encore en un seul morceau... », commença t-elle. Lorsqu'il lui avoua la vérité, elle ne put contenir un petit ricanement amusé. « Je vois. Ce n'est pas grave, vous avez bien agi. La prochaine sera la bonne ! »

Toujours optimiste, semble t-il. Nami était comme ça. Toujours prête à redonner le sourire, quitte à prendre sur elle.

« Je vais d'abord désinfecter, ce n'est pas le plus drôle j'en conviens. Mais je suppose que vous avez passé l'âge de vous plaindre comme un gosse de 12 ans ? », plaisanta t-elle, au risque de se prendre une tarte dans la figure.

A l'aide d'un coton imbibé d'alcool à 90°, elle commença à tapoter sur sa blessure au visage. Elle usa, pour le reste, d'un gel qui permettrait d'apaiser les douleurs. Nami alla se laver les mains ceci terminé et lui posa une question assez imprévisible dans son genre :

« Vous avez des pouvoirs, non ? »