Mina est ce qu'on a voulu qu'elle soit. Une arme qui ne se rebellerait jamais, une arme infaillible, soi disant. Elle a donc hérité d'un courage exemplaire, et une détermination à s'en noyer. Si un obstacle se dresse sur son chemin, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour le réduire à néant. Tant qu'il y a son objectif au bout, les maillons de la chaîne n'ont pas d'importance, ce qui signifie l'extermination. Le mot "abandonner" ne fait pas partie de son vocabulaire, cette femme est une guerrière née, qui ne vit - nous le croyons - que pour cela. Un ordre est donné, elle s'exécute. Le bon petit soldat comme on dit. Cela ne retire pas la loyauté, bien évidemment. Mina est d'un naturel excentrique, elle déforme la réalité par ses propos qui pourraient même être en mesure de choquer. Rancunière aussi, chose qui est plutôt maladif chez elle, elle pardonne rarement - voire nullement - le mal qu'on lui a fait, ou qu'on a pu faire à ses proches (allez en trouver d'encore vivant…). De par le fait, elle est un chouia égoïste puisque étant aveuglée par son devoir, qu'il lui soit propre ou celui d'Au Dessus. Depuis un événement tragique qui a marqué son existence, elle est devenue paranoïaque; se méfiant de tout et n'importe qui, son cerveau est en constante réflexion, imaginant ainsi toutes les possibilités de danger qu'elle pourrait encourir, et d'autres choses d'autant plus poignantes. Néanmoins, et au grand désarroi de certains, c'est une femme passionnée qui peut aimer, elle possède une âme, comme tout être, même hybride. Elle a même je dirais, un côté maternel qui se prononce surtout en dehors de ses missions, donc, lorsqu'elle "vit" à proprement parler. Respectueuse, elle ne parle pas comme un bougre et cela s'entend. D'ailleurs elle est plutôt spontanée et fait paraître ses véritables sentiments, tout du moins, il faut y croire. C'est une personne qui sait écouter lorsqu'on veut se confier, et croyez-moi, cela ne sortira jamais de la conversation. Sa présence, sans le vouloir, peut s'avérer être tant chaleureuse qu'angoissante. Tout dépend sous quelle aurore vous la verrez.

Sa condition d'hybride, bien qu'elle ne le soit pas réellement, est à prendre en compte. Tout d'abord, ses facultés physiques sont largement supérieures à la moyenne. Force, endurance, agilité, ainsi que régénération des tissus. Elle peut aussi maîtriser l'électricité, sous forme de décharges ou champ de force.

Il faut néanmoins noter que ses pouvoirs (excepté les facultés physiques décuplées) sont quasi-inexistants, voire inutilisables. La raison est simple : ceux-ci ont été scellés de façon à ce qu'elle ne s'en serve plus, tant qu'elle sera sous l'emprise d'un puissant sortilège. En effet, la grande majorité de ses dons ont été enfermés dans une amulette qu'elle porte constamment autour du cou. La seule façon de s'en débarrasser serait de retrouver son géniteur, capable de briser le sort.

Sa forme véritable a également été scellée en même temps que ses pouvoirs (donc, qui dit libération de ses pouvoirs dit également retrouvailles avec son physique “réel”, dit démoniaque).

Rares sont les démons - encore moins hybrides - qui doivent se nourrir de chair humaine. Elle, c'est le cas. Car sa condition initiale est démoniaque de nature vampirique, ce qui signifie que son régime alimentaire est réglementé d'une certaine façon. Mais elle doit tout de même se nourrir un minimum de la nourriture humaine, chose qu'elle ne pouvait se permettre avant d'être emprisonnée.

Sinon, c'est une excellente combattante à main nues, et a déjà pu toucher à de nombreuses armes. Couteau, pistolet - elle est habituée au Desert Eagle -, arbalète, et même dagues ou chaînes, c'est une touche à tout, et pourrait même tuer avec une chaise si elle n'avait pas d'autres choix. Le tout saupoudré d'eau bénite et d'argent.

On ne pourrait pas appeler son accoutrement habituel de costume... néanmoins il est assez simple. Une combinaison noire moulante, faite de cuir souple. Des bottes relativement hautes, à semelles compensées, rappelant vaguement des New Rock, beaucoup moins sophistiquées. Souvent, elle porte au dessus une longue veste en cuir, se mariant parfaitement avec le reste. Au niveau de ses hanches on peut trouver des rangements spécifiques aux armes qu'elle utilise.

Citation :

- Comment t’appelles-tu ?
- Mi…Miya ?

Un souffle de feu s’abattit sur son dos, laissant rouler quelques larmes sur ses joues.

- Comment t’appelles-tu ?
- M-Mina…

Silence. L’enfant sembla chercher du regard quelqu’un, quelque chose. En vain. Il n’y avait plus rien dans cette pièce. Excepté un lavabo rongé par la vermine, et qui ne semblait donner naissance qu’à de l’eau souillée. Ce n’est pourtant pas de cela qu’elle avait soif, et c’est en y goûtant par dépit qu’elle s’en rendit compte. La gamine aux cheveux brun lui arrivant jusqu’aux fesses, vêtue d’un habit blanc brodé, tournait dans sa chambre comme un lion en cage. Elle ne devait pas avoir plus de six ans ce jour-là. Aucune fenêtre, aucune nourriture, aucun matelas. Et chaque jour, on venait la chercher, à une heure précise qui semblait varier. Elle était totalement coupée du monde, les enfants qui étaient dans cette bâtisse lugubre semblaient pourtant en parler, de cette « chose ». La seule personne qu’elle voyait, c’était le Père Mancini. Le reste, c’était…les Autres. Ceux qui ne semblaient pas lui faire du bien. Lui, il la rassurait. D’une manière étrange, certes, mais il le faisait. Illusions d’une enfant, que l’on entrainait sans cesse à des fins méprisables.

Deux années plus tard, alors qu’elle était dans sa chambre – qu’on aurait pu appeler cellule – quelqu’un sembla vouloir rentrer en contact avec son esprit. Chose qui déclencha subitement ses pouvoirs. Sous le poids de la colère, elle vit l’opportunité de s’échapper. Pendant quelle tentait d’enfoncer la porte métallique, les tortionnaires se pressaient. Ils avaient prévu même cette manifestation démoniaque, et allaient agir en conséquence. La porte n’étant plus, elle fut encerclée par des hommes tout de blanc vêtus, une chaine au cou. Ils répétaient des phrases insensées. Du latin, qu’elle n’avait que très récemment commencé à apprendre. La petite fille s’affola, tournant sur elle même. Tous leurs regards étaient braqués sur elle. Puis un éclair blanc. La laissant dans le vide le plus profond.

Réveillée, elle se sentait plus faible qu’il y a quelques semaines, mais bien plus forte qu’avant cet incident. Quelque chose la chatouillait. Sa main se posa sur le pendentif qui ornait son cou, visiblement une amulette, dont la signification était encore à trouver. Depuis ce jour, ses pouvoirs furent scellés dans cet objet, en échange de ses services qu’elle devra donner aux Autres. Un lavage de cerveau qui ne l’était pas réellement, tout du moins c’est plus tard qu’elle s’en sera aperçue.

Les années passèrent, difficilement mais sûrement. Plus elle grandissait, plus elle s’améliorait, et de ce fait, on l’initiait à son devoir propre, tuer certes, mais pas n’importe laquelle des espèces, ses semblables, et ceux qui prétendent l’être. À l’adolescence, son besoin de se nourrir de sang se fit plus important, ce qui la força à prendre les mesures nécessaires quant à son alimentation. C’est à ses dix-neuf ans qu’elle partit du cloître pour accomplir des missions, seule. Bien entendu, cela restait sur le territoire italien. Ce ne fut que cinq ans plus tard, après avoir fait le ménage dans la plupart des coins perdus du pays, qu’elle partit pour les Etats-Unis. Là-bas, elle se construit une nouvelle vie, une fausse vie, celle que les Autres voulaient qu’elle ait. Le jour, elle était Mina, la nuit, elle était Chaos. Chose qui n’a pas tellement changé depuis, vous me direz. Des événements étranges suivirent.

Comme être tombée amoureuse, chose que les Autres avaient formellement banni. D’ailleurs, ils avaient été prit au dépourvu : « Comment pouvait-elle ? », se disaient-ils. Une façon de dire que les monstres, même domptés par le Vatican, ne peuvent aimer. Chose qu’elle ne put cacher longtemps, comme l’enfant qu’elle portait. Ils la laissèrent dans l’ignorance la plus complète quant à la découverte qu’ils avaient pu faire à son sujet. Et Mina le mit au monde, un vingt février à San Francisco. Son bonheur ne semblait avoir de limites…jusqu’à ce qu’on le lui retire prématurément. On le retrouva sans vie quelques mois après sa naissance. Le pourquoi, elle ne le savait pas, et elle ne le saura probablement jamais. Comme vouée à ne jamais connaître le bonheur véritable, s’en suivit des troubles psychologiques. Incapable d’accepter la mort de Lou, elle se construit comme un Empire invisible, développant ainsi une schizophrénie. Les Autres, elle les voyait partout. Même maintenant, elle a des tendances à la dépression. Le partenaire qui avait partagé sa vie et lui avait offert un enfant fut assassiné de ses propres mains.

On la trouva quelques années plus tard à la Grosse Pomme. Elle refusa d’aller consulter un psychologue, ni tout autre susceptible de traiter sa maladie. Ils ne voulaient pas, elle non plus. Apprenant enfin le meurtre de l’actuel président des Etats Unis, elle fut l’une des rares à ne pas être touchée…un projet de loi sur le référencement des surhommes, partageant ainsi la communauté entre plusieurs camps. Une guerre civile éclata. La violence fut au rendez-vous lors des premiers mois…puis, le calme sembla s’opposer aux lourds événements passés. Mina postula à l’hôpital pour enfants de la Stark Tower, pour y travailler en tant qu’infirmière. Acceptée bien entendu, sa vie pouvait continuer…

Et puis, se disait-elle, ce sera peut-être des amis potentiels à Lou ?

- Mina, Mina ! Regarde !

Attablée dans la salle réservée aux infirmiers, elle fut surprise de l’arrivée si subite de sa collègue. Une jolie femme, quoiqu’un peu trop niaise sur les bords. Qu’importe, elle était de bonne compagnie et ce n’était pas une personne dont elle se lasserait au bout de dix minutes. Pour gaver cette femme, il fallait tout de même y aller suffisamment fort. Il est vrai que sa tolérance et sa patience étaient admirables. C’était peut-être pour cette raison qu’on la disait agréable à avoir près de soi. La seule chose qu’on pouvait lui reprocher, c’était de ne pas parler suffisamment d’elle. Toujours très secrète, mais c’est ce qui faisait son charme. Avec son sourire, on pouvait oublier tout le reste…redressant sa tête, qui était perchée sur sa tasse de café encore bouillante, elle esquissa un faible sourire dès lors où elle rencontra le regard pétillant de Mandy. Celle-ci lui colla un magazine sous le nez, ou du moins, une page en particulier.

Délicatement mais sûrement, elle s’empara de l’ouvrage et ausculta la page, avec les commentaires personnalisés de la femme qui siégeait désormais face à elle.

- J’y crois pas ! Tony Stark, notre président, faire ÇA !

Encore un magazine people, où les rumeurs et autres ragots s’enchaînaient à chaque rubrique. Et la plus garnie était toujours celle de l’actuel président des Etats-Unis, qui ne cessait d’accumuler les mauvais points de réputation…seuls les journaux « corrects » pouvaient se vanter de dire ne serait-ce qu’un petit peu de bien sur lui. De toute façon, les avis divergeaient en fonction de cette loi, et peut-être même de l’avis fondamental de la plupart des femmes humaines…son sex appeal. Chose dont Mina se fichait royalement, elle trouvait ça d’ailleurs un peu déplacé de lire ce genre de choses à l’intérieur même de la Stark Tower. Un sacré paradoxe.

De toute façon, ces magazines devaient être payés pour pourrir un peu la réputation de monsieur Stark. Un peu beaucoup même…enfin, aux premiers abords, on y pensait pas vraiment. On croyait même ce qui était inscrit dans ces torchons.

- Tiens, regarde cette photo-là aussi…j’avoue que j’aimerais le rencontrer…

Avec un sourire, elle rendit le magazine à sa détentrice officielle. Elle avala une gorgée de son café, avec précaution. Elle dit enfin.

- Il doit être sacrément courageux. Je ne supporterais pas longtemps d’être humiliée de la sorte…

Son interlocutrice sembla pensive. Pendant un moment seulement.

- Oh oui qu’il est courageux ! Tous ces exploits…ça doit être génial d’avoir des super-pouvoirs ! Tu ne crois pas ? Voler, comme ça…woaaah, ça me fait rêver rien que d’y penser !

Mina pouffa discrètement. Chaque jour, elle en oubliait même sa propre condition…

- Ce serait génial, en effet…

Tombant sur l’horloge qui trônait au dessus de la machine à café, elle pesta et prit la poudre d’escampette…s’excusant, elle parti en vitesse, ayant une urgence. De la même façon, Mina se retrouva seule, après l’avoir saluée en coup de vent. Elle replongea son regard dans son sombre reflet dans sa tasse encore pleine.

- Vraiment génial…