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Sujet: Like ashes in a waste land… [PV. Mina] Mer 5 Jan - 11:15
__Song
Flash back
Seize heures un quart, un mardi. Le soleil grignote de ses rayons les nuages vaporeux qui sont suspendus au dessus de la Grosse Pomme. Il arrive à la fin de son service, c’est d’ailleurs l’un des rares jours où il ne finit pas ses journées à des heures tardives. Parce qu’une bonne couverture ne se résume pas à faire semblant pendant deux petites heures. Un train-train quotidien qui ne le dérangeait guère. La majorité des employés, comme tout être humain étaient soumis. Ne pas se rendre à son dit lieu de travail était dans son éventail de choix. Ce jour-là, une infirmière avait été remplacée. Tant mieux pour elle vous me direz, elle était en arrêt maladie. Ca ne l’aurait pas importé si elle n’avait pas été dans son secteur.
Une jolie femme. Comme tant d’autres en soi. Il ne lui a pas adressé la parole ne serait-ce qu’une seule fois, et ce fut partagé. En tant que neurologue, il n’irait pas quémander toutes les deux minutes à une infirmière qu’on lui apporte telle ou telle chose. Il avait ses jambes, autant s’en servir. C’est d’ailleurs une chose qu’on lui reprochait souvent.
Ceux qui faisaient partie de son « entourage » ne pouvaient pas concevoir que leur talentueux neurologue était un surhomme, et encore moins une de ces monstres abominables peuplant le royaume des Enfers. Grâce à sa nouvelle identité, et son nouveau visage en l’occurrence, il avait l’air du parfait agneau. Une beauté froide, un corps jeune avec une aura de fausse bienfaisance qu’on semblait capter lorsqu’il se tenait à proximité. Le service était ravi de le voir arriver, et de soigner des gens qu’on aurait jurés incurables. Ce qu’ils ignoraient bien entendu, c’est qu’il profitait de ces personnes, de façon à renflouer les âmes présentes en Enfer. Eux, étaient les agneaux. Et lui le loup.
Direction le parking, où étaient garés plusieurs véhicules, vous l’aurez deviné. En fin de journée, il n’en restait plus beaucoup, chose qui s’expliquait facilement, surtout sur celui réservé au personnel et aux urgences. En sortant, il croisa la directrice de l’établissement. Une femme qui voulait plaire, consumée par une tonne d’artifices, et qui avait plutôt du mal il fallait l’avouer. Le genre d’humain qu’on aurait cru autre part que dans un hôpital. Ses membres potelés remuaient à chaque mouvement de hanche, qui accentuait le pathétique qui l’habillait. Au bout de deux doigts de sa main, une cordelette de cuir rouge, relié au collier d’un petit animal à poils blancs. Sachant pertinemment qu’elle détestait la fumée de cigarette, il s’en grilla une dès qu’il l’aperçut. Quelques pas partagés suffirent à l’atteindre.
“Alors, on promène sa vache ?” “C'est un chien, Meyers.”
Il tira une bouffée de sa cigarette, quittant petit à petit sa ligne de mire.
“Je parlais au chien.”
Des paroles cinglantes, qui faisaient le même effet que bien d’autres mots qui pouvaient franchir la barrière de ses lèvres. Arrivé à proximité d’une rangée de voitures, il aperçut cette même infirmière, qui semblait chercher quelque chose dans son sac, de façon soutenue. Aion savait qui elle était, il n’était pas dupe. Inutile de vous dire qu’il en jouerait. On ne croise pas à tous les coins de rue l’une de ses progénitures. Encore moins les ratées.
Il la frôla, poursuivant son chemin. Quelques mots à peine audibles.
“Poche arrière droite.” “Pardon ?”
Immédiatement, elle se mit à chercher dans la poche indiquée par le médecin. Miraculeusement, la clé se trouvait là. Le temps de se retourner, et il avait déjà disparu. Ses remerciements s’étaient envolés.
_________
________________________
Quatre mois plus tard.
“Ferme la porte !” “Quoi ? Pourquoi ?” “Pose pas de questions !”
La porte en question se referma dans un claquas lourd et assommant. Un autre suivit, à quelques secondes d’intervalles. Le genre de son peu conventionnel et qu’on entend très rarement, ou alors, dans les films non destinés aux mouflets, si vous voulez une comparaison approximative. Les fuyards étaient au nombre de cinq, et ils allaient rejoindre un comité plus grand encore, de façon à se protéger. En faisant cela, ils mettaient en péril la survie de leur nid. Car il s’agissait en effet d’un nid de vampires, le genre de nid qu’ils se prêtent à cacher au prix même de leur vie. En théorie. Ces quelques sbires étaient loin d’avoir autant de neurones qu’en possédaient - soi disant, tout du moins on pouvait encore rêver – leur supérieur hiérarchique. La porte ne supporta pas le choc. Elle explose littéralement. Laisse alors franchir son seuil une ombre furtive, de loin inhumaine. Comme de près vous me direz…
Une nuit comme tant d’autres, si insignifiantes, sauf pour ce qu’il s’y passait. Le décor plongé dans l’obscurité la plus totale, tout du moins dans les environs où cette vieille église se trouvait. L’endroit idéal pour baser un nid…proche d’un cimetière, il devait se douter que les étrangers devaient être accueillis comme il se doit. Au plus grand plaisir de ces sous-fifres d’ailleurs. Quel était l’intérêt de traquer des créatures de la nuit ? Souvent soumises à Satan, ou à un autre Seigneur. C’était comme réduire ses propres rangs. Une pensée telle, il y était opposé. Tout comme les trafics qu’opérait cette communauté, que ce soit la drogue, sang ou même des armes.
Comme si cela devenait une habitude, une immense porte à double battant se dressait face à lui. Celle de l’église, bien évidemment. Les fresques présentes sur toute la façade de ce bâtiment étaient significatives. D’ailleurs, cet art ne le toucha pas, et ne l’avait d’ailleurs jamais touché. Le seul qu’il respectait, sans doute celui de la destruction. Que peu d’êtres sur cette Terre, et même au delà, semblaient convoiter. Le démon tira ses bras vers l’avant puis déposa ses paumes sur la surface rêche de ces murailles. Une faible pression, quoique violente, suffit à les dégager. Aion traça son chemin, ralentissant le pas par la même occasion. Pour finir à l’arrêt. On chuchotait. Quelqu’un trônait sur l’autel, assit fièrement. Le nouvel arrivant railla. Souffle sinistre qui venait de s’engouffrer dans ce taudis, venu balayer un échiquier noyé de pions.
ð Mina I. Lizander ð PERFECT MEMBER
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Sujet: Re: Like ashes in a waste land… [PV. Mina] Sam 29 Jan - 5:37
Elle souffla dans ses mains, tentant de les réchauffer. Le froid ambiant n’avait rien de bien agréable pour Mina, qui venait de terminer une journée assez lourde en terme de charge de travail. Elle avait salué ses collègues, avec qui elle se relayait les heures, parfois les journées, tout dépendait de…ce qu’on lui demandait de faire. Ce que les Autres lui demandaient de faire, plutôt. En fait elle n’avait pas réellement le choix et c’était ce qui la tuait. Plus le temps passait plus elle prenait conscience de qui elle était, et surtout ce qu’elle voulait redevenir : elle même. Parce qu’elle en avait tout bonnement assez d’être le bras armé d’êtres impuissants en toge. Ses ordres venaient tout droit du Vatican, tout du moins pas de la papauté mais d’un de ses dangereux sbires… Dangereux ! Il le serait bien moins si ils ne lui avaient pas empêché de le tuer, il y a de cela fort longtemps. Elle sent encore cet instant où, dans le ventre de sa mère, elle dévorait petit à petit son cordon ombilical, puis les organes internes. Tous les démons qui se trouvaient dans un corps purement humain avaient cette fâcheuse manie. Jusqu’à ce qu’enfin ses ailes soient complètement formées, dernière métamorphose avant la naissance. Une naissance qui n’avait rien de bien joyeux ni réjouissant, sauf pour elle, qui avait enfin trouvé la lumière. Éclatant les entrailles de sa propre mère, lui donnant ainsi la mort. Des sensations qui restent encrées en nous comme jamais malgré les années, les chamboulements qui pourraient s’être opérés dans notre vie. De toute façon, elle n’était pas de pure race, mais son origine démoniaque était suffisante pour écraser n’importe quel démon qui se dresserait devant elle…si seulement…
…Si seulement elle pouvait retrouver sa véritable nature. Son seul espoir était de retrouver le démon qui pourrait se dire être son père. Mais comment le reconnaître ? Même ses pouvoirs de perception étaient moindres. Elle n’y arrivait pas et n’y arriverait probablement jamais. C’était son rêve pourtant, et comme tout rêve il lui semblait irréalisable. Devrait elle aller voir un sorcier pour l’invoquer ? Si une humaine avait été sa mère, il se pourrait qu’il soit encore sur Terre, ce qui rimerait donc à rien. Elle devrait le chercher elle-même. Mina passa une main lasse dans ses cheveux qui retomba lourdement le long de son corps. Elle venait d’avoir un message. Immédiatement, elle se rendit dans l’appartement qui lui servait de logis. Pas besoin d’y passer par quatre chemins, elle devait « nettoyer » une ancienne église d’un nid de vampires…une chose qu’elle se prêtait volontiers à faire même si il se pourrait qu’ils sentent son aura bipolaire. La jeune femme se rendit dans une cave, où elle s’arma. La nuit était déjà tombée depuis quelques heures. À chaque fois que la ville était plongée dans les ténèbres, elle repensait à lui. Comme si cela devenait un automatisme. Cet homme l’avait comme conquise, dès le premier contact. Elle chassa de son esprit ces pensées dignes d’un être humain faible…l’amour n’était pas pour elle, non…ce n’était pas digne de Chaos.
Sautant de toit en toit, elle sortit de la ville, à un rythme effréné. Chaos ne se ménageait pas et le temps lui était précieux. Ils cherchaient un objet de grande valeur que ces vampires avaient en leur possession, vous pensez bien que le Vatican ne voulait pas épurer les créatures de la nuit pour le plaisir d’éliminer des parasites ? Non il leur fallait quelque chose, un trésor, et même si ce n’était pas celui qu’ils convoitaient le plus, c’était l’une des clés qui les mèneraient jusqu’à lui. Comme un bon petit soldat qui se respecte, elle ne passa pas par la porte d’entrée…c’était comme se jeter dans la gueule du loup. Le toit, même s’il n’avait rien de confortable, était le chemin qu’il fallait emprunter. Par l’un des vitraux où les carreaux étaient cassés, elle jeta un coup d’œil à l’intérieur. Un silence de mort, et c’était le cas de le dire, vu le cimetière qui était à une centaine de mètres d’ici. Tout était saccagé. Il y avait au moins une vingtaine de vampires là-dedans et d’autres semblaient arriver petit à petit. Chaos se précipita au niveau de l’abside, où personne n’irait la chercher…pour l’instant. Une nouvelle fois, elle tenta d’apercevoir ceux qui créchaient là, de façon à analyser la situation et pouvoir mieux nettoyer ensuite…
Soudain, un ricanement s’éleva dans l’église. Sa gorge se noua imperceptiblement. Un frisson lui parcourut l’échine, si ce n’est plus. Elle se reprit suffisamment rapidement. Elle décompta silencieusement. Le bleu pénétrant de son regard balaya la pièce. Chaos se tint solidement aux bordures, et brisa dans son élan une fenêtre dont les vitraux étaient moins susceptibles de se briser d’eux mêmes avec le temps. Elle voltigea à plusieurs mètres avant d’atterrir derrière l’autel où se trouvait le chef du clan, ou plutôt le papa du nid. D’une vivacité inhumaine elle dégaina ses deux armes à feux et tira sur tous les vampires qui s’amenaient vers elle, prenant soin de viser entre les deux yeux. Les portes de l’église se refermèrent brutalement, sans que personne ne l’ait touchée. Pourquoi ?
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Sujet: Re: Like ashes in a waste land… [PV. Mina] Dim 13 Fév - 8:03
»Song
L’affaire allait être vite réglée. De quelle façon pouvaient-ils lui nuire, ils n’étaient même pas armés décemment. C’est ce qu’on pourrait appeler vulgairement un groupe de tafioles. Je parle de vulgarité mais si on ne reste pas courtois avec lui, il ne se ménagera pas et parlera aussi grossièrement qu’un habitant très typé du Bronx. La plupart de ces vermines ne valaient pas mieux que leur maître, mais on pouvait espérer à une amélioration chez la gente vampirique. Toutes ces créatures se fichaient bien de l’obscurité qui pouvait régner dans cet endroit sordide, car ils étaient dotés d’une faculté digne d’eux, voir dans la nuit. Les traits de son futur assaillant n’étaient donc pas dissimulés par cette prétendue pénombre. Un visage dur, jeune…beau ? Non. Il ne l’était guère. Comme toute cette assemblée, qui rêvait d’une jeunesse éternelle, qu’ils ne pourront pas atteindre tant que le démon les aura dans sa ligne de mire.
Contrairement à ce qu’il avait pressenti, ce n’est pas un espèce de démon marchant à quatre pattes qui irait leur porter main forte. Ce qu’il avait senti ressemblait à sa propre aura, en bien plus faible, comme si elle était contenue par un sceau mystique. Ce même sourire accroché aux lèvres, il assista à l’entrée…fracassante il faut le dire, d’une jeune femme, la trentaine, qu’il connaissait très bien. Voilà donc Chaos, ou Mina, comme vous la préférez : qu’importe le nom, elle restait la même pour lui. Un jeu d’hypocrisie d’un côté, une hybride qui ne s’assumait toujours pas de l’autre – il n’y avait qu’à voir la croix qu’elle portait autour du cou pour s’en assurer. Dans les deux cas, elle est esclave. Esclave d’un livre, d’un cortège fallacieux et enfin, d’elle-même. Quelle satisfaction aurait-il pu ressentir en voyant sa progéniture arborer une forme démoniaque, tout en balayant ces sous-fifres sous ses yeux ? Elle serait infime mais suffisante pour un être aussi infâme que lui.
Des coups de feux retentirent. Des corps tombèrent un à un. L’homme à la veste de cuir s’approcha machinalement vers cette femme qui ne bougeait pourtant pas malgré les quelques bestioles qui se ramenaient vers elle. Aion fut surprit par l’arrivée du vampire qui dominait les lieux. Il passa derrière lui à une vitesse fulgurante, et lui traversa littéralement le corps. Le regard du démon descendit vers son torse, où il vit la main ensanglantée de son agresseur. Il s’en saisit et l’arracha, pour faire volte-face et attraper la longue chevelure du nosferatu, qu’il tira de façon à ce que sa tête se détache de son corps. Le trou béant dans sa poitrine se referma à vue d’œil. Par simple plaisir, il donna un coup dans le ventre du vampire étalé, traversant par la même occasion sa chair et lui empoigna son cœur, qui battait toujours. Tout se déroula en quelques secondes. Les gestes étaient choisis, bien que barbares. Il extrait son cœur et se redresse, assistant alors au rassemblement des « enfants » du vampire, qui n’était toujours pas mort : le cœur qu’il tenait entre ses doigts fins et recouverts de cette couche liquide se contractait toujours.
Dès lors où l’assaut fut lancé, le premier qui tenta de planter ses crocs dans sa chair reçut immédiatement le cœur de leur maître dans leur gorge, encastré de force. Les coups de feux ne pleuvaient plus. Avait-elle décidé d’abandonner ? Peu lui importait, il avait à faire, et pour le moment, ça lui était plaisant. Ses mains changèrent petit à petit de forme, gagnant une apparence monstrueuse. Une aura enflammée entoura celles-ci. Si elle n’avait pas été là, un seul hurlement aurait suffit à balayer cette horde de vampires…
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Sujet: Re: Like ashes in a waste land… [PV. Mina] Mar 29 Mar - 1:25
Je balayai d’un regard haineux les lieux, mes deux canons braqués sur les vampires alentours. Ceux qui s’approchaient de trop près volaient en morceaux, et ce (à ma plus grande surprise) grâce à un courroux qui n’était pas le mien. Je n’y fis pas attention tout de suite, enchaînant les coups de feux dont les cibles restaient ces êtres moribonds, dont la pâleur laissait parfois ressortir leurs os creux. Ce n’était pas une mission dont la difficulté était intense, à vrai dire j’ai connu pire et ceci ne rimerait qu’avec un banal nettoyage de printemps. Les corps s’étalèrent un à un, se transformant en poussière dès lors où ils avaient été touchés au bon endroit. Le bruit caractéristique des vampires agonisants avait quelque chose de jouissif, bien que désagréable pour le commun des mortels. Je me trouvai des petits plaisirs qui n’avaient rien d’honorable, mais je succombai, dans ces moments-là, à ma nature, celle qu’on avait tenté de m’arracher. Ils avaient partiellement réussis, mais me faire comme esclave n’avait pas été d’un génie exemplaire. Tout esclave a, un jour, le besoin, la nécessité de s’élever plus haut que son maître. Il cherche par tous les moyens de se défaire de ses chaines et c’est bel et bien ce que je cherchais à faire actuellement. Échapper à mon destin, par tous les moyens imaginables.
La marche vampirique s’arrêta brutalement. Il n’en restait plus beaucoup, et le reste s’était comme figé en l’espace d’un instant. Je laissai alors mon regard se poser sur cet homme, ce…médecin, que j’avais croisé la dernière fois, sur un parking d’hôpital. Le genre de rencontre banale…si ça n’avait pas été lui. J’ignore encore ce qui me pousse à rester. Il vient d’annihiler le chef du nid, et semble avoir fait respirer aux non vivants alentours une peur inconditionnelle. Une chaleur terrible consuma mon âme, au moment même où je le vis me faire face…je ravalai discrètement ma salive, laissant ce pieux invisible pénétrer mon cœur. Ses mains changeaient d’allure, adoptant une morphologie monstrueuse. La question était venue alors, de mes pensées jusqu’au seuil de mes lèvres…
« Qui Diable es-tu ? »
Je ne m’attendais pas à une réponse directe. Il ne semblait pas de ce genre-là. Mais…j’aimerais réentendre sa voix. Le blesser, le perforer, qu’il hurle mon nom. Qu’il me dise quelque chose…qu’il me frôle. Juste un signe…
Pourtant je me trouvai là comme une sombre idiote. Et, pour la première fois de ma vie, je ressenti quelque chose semblable à de la peur. Le genre de peur viscérale qui vous ronge au plus profond de votre être, jusqu’à ce que vous vous rendiez à l’état de poussière d’argent. Et puis j’ai eu ce geste idiot, encore une fois. J’ai tiré sur le dernier vampire qui restait, et qui s’était apprêté à l’assainir d’un coup de mâchoire dans le cou. Et puis je me suis avancée à pas lents. Je le pointai de mes deux armes, le regard se voulant être déstabilisant, déterminé. Il n’en était rien…
J’ai pressé sur la gâchette deux fois chacune. Une seule balle est allée dans sa direction…la raison était simple, le chargeur était désormais vide. Je restai béate face à cette calamité…j’avais honte.
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Sujet: Re: Like ashes in a waste land… [PV. Mina] Mer 30 Mar - 7:39
La façon dont elle se défendait n’avait rien de ce qu’un démon était capable de faire. Tout ce dont elle avait l’air, c’était d'une humaine ne comptant que sur ses balles saupoudrées d'eau bénite, énumérant avec attention les douilles qui s’encastraient dans chaque corps purulent. Un pantin. Et sûrement digne des meilleurs films fantastiques de leur ère…qu’importe, tout cela était plus vrai que nature. C’était sûrement cela le problème. Comment donc pourriez-vous qualifier le sentiment – car ça arrive, ô miracle – qui faisait freiner son souffle petit à petit ? Nous étions bien loin de ce genre d’émotions que certains se prêtent à décrire en long, en large et en travers…non, c’était véritablement un mépris profond qu’il offrait à sa fille. De tous les êtres nés d'un de ses unions malsains – comme quoi tout arrive – elle reste la seule à avoir été volée à sa nature. La seule à s’être laissée empâter comme du bétail, heureuse d’être guidée par un berger tyrannique. Cela semble peut-être poussé de s’acharner sur elle comme cela, n’est-ce pas ? Sa mère aurait très bien pu rester en Allemagne, et ne pas décider de retourner en Italie pour fuir. Car cette femme a longtemps été croyante, jusqu’à ce que le Diable ne vienne frapper à sa porte. Détrompez-vous donc, les plus menacés ne sont guère les plus impies. C’est parfois avec fierté qu’il se propose quelques pieux…dans tous les sens du terme.
Il n’y avait plus rien ni aucun « animal » de la nuit à détruire, c’était comme…une épée à double tranchant qui venait de s’abattre sur eux, sans savoir que cette épée allait ensuite fracasser l'un de leur crâne. Il n’était pas habitué à rester le seul debout dans ce genre de situations. Un tic, probablement. Ou encore un caprice de Seigneur. Ce qu’il attendait…honnêtement, personne ne le savait, pas même lui à ce moment même. Que faire de plus lorsque votre progéniture sort de l’ombre avec des jouets en acier au bout des bras. Jusque là, pas trop de soucis. Le pire restait à venir, aux yeux du démon du moins…elle s’approcha, le devançant au meurtre du dernier survivant, qui avait voulu mener son assaut final, en vain. S’il y avait bien quelque chose qu’il ne supportait pas, c’est qu’on lui vole ses proies. C’était comme lui retirer le pain de la bouche. Aion avait pour philosophie – si s’en est une – de rester seul face à ses ennemis, sauf exception – il n’allait pas foncer tête baissée pour attaquer Méphisto, lui-même était entouré d’un cortège démoniaque assez important. De même, être défendu le déshonorait complètement. Hé oui la fierté démoniaque (il semblerait bien) est plus importante que celui d’un homme normalement constitué. Le genre de fierté à laquelle il ne faut pas toucher de la façon dont elle avait pu le faire à l’instant.
Le plus cocasse restait à venir. Elle lui avait posé une question tout à fait usée, le genre de paroles que l’on apprend par cœur et que l’on récite à chaque nouvelle rencontre, bien qu’ici, on puisse parler de retrouvailles. Très chaleureuses dans un sens, lorsque l’on prend connaissance des pensées de la belle. Que je n’étalerai pas, sous peine de choquer le trois quart des lecteurs (puis merde, c’est pas pour vous, fermez cette page)….
L’homme demeura immobile, le regard irrésistiblement attaché à celui de l’hybride qui lui faisait face, aussi appelée Chaos. Son comportement contrastait violemment avec celui de Mina, qui était en train de se mouvoir, et vibrait de façon inespérée – ni même acceptable. Les deux canons étaient proches de son visage, et fort heureusement ne le gênaient pas pour la fixer. À quoi pensait-il ? Si vous étiez capables de vous immiscer dans son esprit, les surprises seraient en surnombre. Et singulièrement mauvaises. Enfin passons…
…et elle tira. Il n’avait pas pu espérer mieux. Elle avait osé. La balle fit un ricochet au sol, le seul résultat plausible après s’être fracassée dans un blindage fantôme. La main difforme du démon glissa sous le bras fébrile de la jeune femme, valant une réaction immédiate de sa part. Des serres gigantesques qui venaient d’emprisonner ce tronc de chair et d’os, laissant une chaleur ardente se perdre dans ses membres. Ainsi les perles céruléennes de la Bête brillaient d’un éclat impur, cherchant probablement à faire couler la seule bouée de sauvetage dont avait voulu se saisir son interlocutrice. Tout ceci prenait un aspect bien plus tranchant que dans le contexte initial. Un océan aux ondes aussi imprévisibles qu’impitoyables tentait de la noyer. Prendrait-elle le risque ?
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Sujet: Re: Like ashes in a waste land… [PV. Mina] Sam 14 Mai - 10:28
Comme j’avais pu le prévoir, il ne me répondit pas. Je ne savais pas quoi faire d’autre. Attendre, ou bien partir sur le champ ? J’étais partagée entre deux envies terribles, l’une était d’ailleurs plus inquiétante que l’autre. Je n’arrivais pas à mettre un mot dessus. Mes membres tremblaient, j’étais résignée, cet homme, ou plutôt cette chose, me voyait sous un jour étrange. Un jour qui n’était jamais arrivé. Je n’avais jamais ressenti ça auparavant. Je ravalai discrètement ma salive. J’avais continué à presser sur les gâchettes nerveusement, comme si j’espérais encore que quelque chose sorte du canon. Alors les larmes me sont montées comme une enfant n’ayant pas accès à l’objet convoité. J’étais complètement déboussolée. Mon monde était progressivement en train de s’écrouler, résultat de mes fautes passées, voire même celles que je venais à peine d’accomplir. Je le voyais trembler en même temps que moi, croyant tout d’abord qu’il se jouait d’un mime quelconque. Ce n’était pas le cas. Je tremblais tellement que ma vue s’était brouillée, rendant ainsi trouble mon champ de vision, et en l’occurrence l’être que je fixais depuis de longues minutes.
J’ai sentis un souffle ardent traverser mon corps. Il venait de me toucher. Pas de n’importe qu’elle manière. Les serres qui lui servaient de doigts venaient d’emprisonner la partie supérieure de mon bras. Si ce n’était que ça, je n’aurais pas tenté de m’en défaire. Les flammes qui entouraient son avant-bras vinrent grignoter ma chair après s’être déjà attaqué à ma combinaison. J'ai poussé un gémissement incertain avant d'arriver à rétorquer...
« Arrête ça ! »
Il ne voulait décidément pas me lâcher. L’éclat rougeoyant finit par s’estomper. Une goutte de sueur roula le long de mon visage, signe que la chaleur m’avait atteinte au plus profond de moi. Ce n’est pas pour autant que je ne sentais plus rien…mon bras me faisait atrocement souffrir. Je n’arrivais qu’à me plaindre à cet instant. Mais la douleur en présence me faisait plus perdre les pédales qu’autre chose. Un long serpentin de fumée émanait du membre, qui peinait à cicatriser. Généralement je n’avais jamais eu ce genre de problèmes : mes blessures se refermaient à vue d’œil, à peine infligées. Encore une fois cette nuit sortait de la routine.
Alors j’ai tout lâché. Deux fracas au beau milieu d’un havre mortuaire, qui retentirent plusieurs fois dans mon crâne avant que je ne me décide à agir. J’étais maintenue mais j’avais un champ d’action suffisant. J’ignore ce qui m’était passé par la tête à ce moment là. Ni à quelle envie je venais de succomber. Perdue. Je me suis approchée. J’ai pressé mon corps contre le sien. La peur me lacérait. J’ai passé mon seul bras valide derrière lui. Malgré les flammes qu’il avait pu dégager tout à l’heure, son corps était d’un glacial inquiétant. Je me suis mise sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres, où je dépose un baiser doux et impatient. Je redescends d’un étage. J’ai fort l’impression d’avoir péché. J’essaie seulement de me remémorer les circonstances de notre rencontre.
« A…men. », murmurais-je. J’ai déposé la moitié droite de mon visage contre lui. Et j’ai fermé les yeux. Limbes exquises.